Le drame s’était déroulé le jour des 25 ans d’Alban. Embauché depuis trois semaines dans cette entreprise dirigée par un patron de Narbonne, dans l’Aude, l’ouvrier était tombé du toit d’un hangar sur un chantier qui se déroulait à Lieuron, en Ille-et-Vilaine, le 10 mars 2021. Une chute de cinq mètres qui avait coûté la vie à cet homme, qui ne disposait d’aucun matériel de protection ou de sécurité pour installer des panneaux photovoltaïques.

Mercredi 7 juin, le tribunal correctionnel de Rennes a condamné le dirigeant de cette entreprise à trois ans et demi de prison dont un an et demi avec sursis, rapporte la famille du jeune homme. La justice a reconnu le dirigeant coupable d’« homicide involontaire par la violation délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence dans le cadre du travail ».

Une association pour éviter les accidents

L’enquête menée par l’inspection du travail avait révélé des manquements graves dans la dotation d’équipements de sécurité. D’après les témoignages de plusieurs salariés, le dirigeant n’entendait pas les demandes formulées par ses ouvriers. Ces derniers effectuaient de très grands déplacements partout en France et devaient régulièrement travailler un grand nombre d’heures supplémentaires.

Le drame avait poussé la mère du défunt à s’investir dans l’association « collectif familles : Stop à la mort au travail », qui plaide pour une meilleure prise en compte des accidents de travail. Le jour du drame, cette femme originaire du Jura avait appris la mort de son fils en arrivant en gare de Montpellier, où elle se rendait pour fêter l’anniversaire surprise d’Alban. Le dirigeant a également écopé de 6.000 euros d’amende et d’une interdiction de diriger une entreprise dans le secteur photovoltaïque.