TRIBUNALSix policiers jugés à Bobigny pour violences et faux procès-verbaux

Seine-Saint-Denis : Six policiers devant la justice pour violences et faux procès-verbaux

TRIBUNALLes six prévenus, qui faisaient partie de la brigade territoriale de contact, sont soupçonnés de faits de violences contre des jeunes, d’avoir établi de faux procès-verbaux et d’avoir mené des arrestations truquées
20 Minutes avec agence

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Le procès est prévu sur trois jours. Six policiers d’une brigade de proximité de Pantin (Seine-Saint-Denis) sont jugés à partir de ce mercredi au tribunal correctionnel de Bobigny pour violences et faux procès-verbaux. La justice doit se pencher sur la dérive de ces membres de la brigade territoriale de contact (BTC), en charge de cités réputées pour héberger du trafic de drogues.

L’affaire débute en 2020 lorsque la commissaire de Pantin signale à la justice de nombreuses plaintes d’habitants autour du comportement des policiers de cette BTC, l’une des deux que compte la ville. Héritières de la police de proximité, ces unités sont assignées à des quartiers spécifiques et y effectuent notamment un travail de renseignement, tout en bénéficiant d’une certaine liberté d’action.

Violences et fausses accusations

Ainsi, la BTC Quatre-Chemins s’occupe des cités des Courtillières et Scandicci. Sur la période 2019-2020, l’enquête met en lumière de nombreux faits de violences contre des jeunes de ces quartiers, des falsifications de procès-verbaux ou des arrestations truquées. « On les juge un peu indésirables, on les soupçonne d’être dans le trafic, on veut les faire dégager. Donc soit on leur colle faussement des faits qui les accusent, soit on leur tape dessus », résume une source proche du dossier.

Dans l’un des cas, un policier a par exemple fracturé la main d’un jeune d’un coup de matraque, lui occasionnant 45 jours d’incapacité totale de travail (ITT). Dans un autre fait, des policiers sont soupçonnés d’avoir glissé de la drogue sous un banc pour justifier une arrestation.

Les prévenus ont changé d’affectation

Sur les huit fonctionnaires de la BTC initialement placés en garde à vue en février 2021, le parquet de Bobigny a engagé des poursuites contre six d’entre eux, âgés de 30 à 48 ans. Quatorze personnes se sont portées partie civile devant la justice, qui n’est pas parvenue à identifier toutes les victimes potentielles.

Sur le plan administratif, les six prévenus « ont tous changé d’affectation depuis les faits reprochés », a précisé la préfecture de police de Paris, ajoutant qu'« un renvoi en conseil de discipline pour l’un d’entre eux et une exclusion temporaire de fonction de trois jours pour les autres ont été proposés ». Ces procédures sont toujours en cours d’instruction.