Accident de Villeneuve-D’Ascq : Le conducteur, positif à l’alcool et à la drogue, roulait à contre-sens
Enquête•L’homme était défavorablement connu de la police « pour alcool, usage de stupéfiants et outrages »Gilles Durand (avec Alexia Lacoume)
L'essentiel
- Lundi soir, lors d'une conférence de presse, Carole Etienne, la procureure de Lille a certifié certains élements au sujet de la collision mortelle entre une voiture de police et une Alfa Roméo.
- La procureure a annoncé que le taux d’alcoolémie du conducteur décédé atteignait 2,08 g et que des traces de cocaïne ont été retrouvées dans le sang. Les vidéos de surveillance montrent que la voiture était à contre-sens.
- Elle a demandé des expertises complémentaires pour obtenir plus de détails sur la vitesse et la trajectoire prise par les deux véhicules.
Les investigations progressent. Le chauffeur décédé dans la voiture entrée en collision avec un véhicule de police, dimanche matin dans le Nord, tuant les trois fonctionnaires, était positif à l’alcool et à la drogue, a confirmé, ce lundi, la procureure de Lille, lors d’une conférence de presse.
L’homme, né en 1999, et son passager, né en 2001 et gravement blessé, étaient défavorablement connus de la police « pour alcool, usage de stupéfiants et outrages », avait indiqué, dimanche, une source policière. Une enquête pour « homicide et blessures involontaires » a été ouverte.
De la cocaïne dans le sang
La procureure a annoncé que le taux d’alcoolémie du conducteur décédé atteignait 2,08 g et que des traces de cocaïne ont été retrouvées dans le sang. Selon elle, « l’homme était connu pour des faits de droit commun, mais pas en lien avec la conduite automobile ». Les analyses sanguines sont en cours d’analyse concernant les policiers.
Les premières constatations des enquêteurs montrent que « le moteur du véhicule, une Alfa Roméo, n’est pas allé au-delà de 120 km/h sur une route limitée à 90 km/h ». La collision a eu lieu après le rond-point d’accès à la RD 700 en direction de Lille.
« L’hypothèse du choc frontal a été émise à partir du visionnage de vidéos et des premiers témoignages. L'Alfa Roméo était d'ailleurs à contre-sens », a poursuivi la procureure. La mairie de Villeneuve-d’Ascq avait mis à disposition son réseau de télésurveillance et son centre de supervision urbaine.
Cependant, des expertises complémentaires ont été demandées pour obtenir plus de détails sur la vitesse et la trajectoire prise par les deux véhicules. « Il faudra aussi savoir quel policier était au volant, sachant que la policière était assise à l’arrière avec la jeune fille », indique Carole Etienne.
« Toujours pas en état de parler »
Les trois fonctionnaires de police conduisaient une jeune fille au centre hospitalier de Lille pour y effectuer des analyses en urgence. Elle avait été prise en charge en tant que victime et n’est « toujours pas en état de parler », a noté la procureure.
« A notre connaissance (…) il n’y a pas eu de faute commise par les policiers », avait déclaré, dans la matinée, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, à l’issue d’une visite dans le commissariat de Roubaix, dont dépendaient les trois fonctionnaires.