Bordeaux : Prison ferme pour des militants de l’ultradroite condamnés pour « violences racistes »
verdict•Ce mardi, le tribunal de Bordeaux a reconnu coupables les militants d’ultra-droite de « violences racistes et sexistes » survenues dans le quartier de Saint-Michel en juin dernierNelio Da Silva
L'essentiel
- Le Tribunal de Bordeaux a ce mardi reconnu coupable l’ensemble des militants proches de Bordeaux Nationaliste de « violences à caractère raciste et d’injures sexistes ». Sept des huit prévenus ont écopé d’une peine de deux ans de prison, dont un an ferme. Le dernier avait exprimé des regrets et a été condamné à dix-huit mois de prison, dont six fermes.
- Les faits remontent à la nuit du 24 au 25 juin. Cette nuit-là, dans le quartier de Saint-Michel, habillés en noir et pour certains masqués, ils se ruent vers un groupe de noctambules qui discutent sur le trottoir en hurlant « Bordeaux Nationaliste ! » à plusieurs reprises, tout en effectuant des saluts nazis, en pleine rue.
- Me Khady Ba, avocate de l’une des victimes a salué des peines « adaptées ».
La décision est tombée. Ce mardi en fin d’après-midi, le tribunal de Bordeaux a rendu la sienne concernant les faits de « violences à caractère raciste » et « des injures sexistes » survenus dans la nuit du 24 au 25 juin dernier. Cette nuit-là, huit militants proches de Bordeaux Nationaliste, présentés à l’époque par le parquet de Bordeaux comme des « militants politiques de l’ultradroite », se sont rués vers un groupe de noctambules qui discutaient sur le trottoir en hurlant « Bordeaux Nationaliste ! » à plusieurs reprises, tout en effectuant des saluts nazis. La police n’avait pas pu procéder à des arrestations car plus personne n’était présent à l’endroit supposé des faits à son arrivée. Mais des vidéos avaient été prises par des riverains choqués par les événements.
Sept des huit militants d’ultradroite ont été condamnés à une peine de deux ans de prison, dont un an ferme. Parmi ceux-là, deux seront également fixés sur leur sort le 26 mai prochain pour des faits de « violences aggravés » et « provocations à la haine » survenus lors de la marche des fiertés, le 12 juin dernier, à Bordeaux. Le dernier, le seul à s’être présenté lors de l’annonce du jugement, a écopé d’une peine de dix-huit mois de prison, dont six mois ferme. Tous ont également été reconnus coupables « d’injures sexistes » et condamné à 800 euros d’amende.
Des condamnations qui suivent les réquisitions de la vice-procureure du parquet de Bordeaux qui avait fait appel à une « peine exemplaire ». Celle-ci semble convenir aux avocats des parties civiles. Me Khady Ba a salué des peines « qui correspondent aux réquisitions et donc adaptées ». « Nous avions débattu des faits, du caractère raciste et du fait que les prévenus n’exprimaient aucun remords, à l’exception d’un », avance-t-il encore.
Le caractère raciste des violences confirmé
En effet, le président du tribunal a tenu en premier lieu à préciser les caractères de « violences aggravées » retenus contre ces militants d’ultra-droite : « Les faits de violences en réunion sont établis en raison des témoignages et des images vidéo qui ont été collectées. L’usage d’armes est également établi, car reconnu par les protagonistes. »
Et de confirmer le caractère raciste de cette expédition punitive : « En déambulant dans le quartier de Saint-Michel en scandant des slogans ainsi que des insultes racistes avant et pendant les faits de violences démontrent le caractère raciste de celles-ci. »
Le seul à s’être présenté ce mardi au tribunal de Bordeaux, Florian Jorge avait exprimé ses regrets et affirmé qu’il avait coupé les ponts avec les autres prévenus lors de l’audience, le 23 et 24 mars dernier. C’est d’ailleurs lui qui a écopé de la peine la plus légère.