biodiversitéCinq mises en examen à Bordeaux pour un trafic international de civelles

Bordeaux : Cinq mises en examen pour un trafic international de civelles

biodiversitéLa pêche de ces alevins d’anguille, menacés d’extinction et dont l’exportation est interdite hors de l’Union européenne depuis 2010, est réglementée en France par des quotas
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

En Asie, les civelles se négocient jusqu’à 5.000 euros le kilo sur le marché noir. Un prix qui attise les convoitises. Cinq personnes soupçonnées d’appartenir à un réseau international de trafic de ces alevins de l’anguille ont été mises en examen, a indiqué lundi le parquet de Bordeaux.

Elles sont notamment suspectées de « détention ou transport » et « cession » non autorisés d’animal d’espèce non domestique ou de ses produits, en bande organisée, a précisé dans un communiqué Frédérique Porterie, procureur de la République à Bordeaux. Le principal organisateur a été placé en détention provisoire et cinq autres personnes, « membres de la filière d’exportation des civelles vers l’Asie », devaient être déférées lundi en vue d’une mise en examen. La pêche de cette espèce, menacée d’extinction et dont l’exportation est interdite hors de l’Union européenne depuis 2010, est réglementée en France par des quotas.

Des « doubles déclarations de captures »

Au total, 20 personnes ont été placées en garde à vue, selon le parquet, après l’arrestation la semaine dernière de 27 individus lors du démantèlement de ce réseau en France, Espagne, Belgique et Pologne. Selon les enquêteurs, les trafiquants utilisaient « la frontière franco-espagnole pour tenter de dissimuler (leurs) activités délictuelles avec l’Asie », avec des ramifications en Nouvelle-Aquitaine, au Pays basque espagnol et en Galice. L’enquête, entamée au cours de l’été 2021, a mis au jour l’existence « de pêches hors quotas et la dissimulation de celles-ci via l’établissement de doubles déclarations de capture ».

Les enquêteurs estiment à 4,2 tonnes la quantité de civelles pêchées hors quotas entre 2021 et 2023, pour un bénéfice Illicite de 1,125 million d’euros, d’après le communiqué du parquet. En Espagne, la Guardia Civil avait fait état la semaine dernière d’une quantité soustraite du circuit légal allant jusqu’à 14 tonnes de civelles et 31 tonnes d’anguilles adultes, pour une valeur de 6,7 millions d’euros. La contrebande de l’anguille européenne, dite « Anguilla anguilla », est l’une des causes de la baisse de 75 % de sa population en trente ans.