Les images avaient beaucoup tourné, suscitant colère et incompréhension. Le 16 mars, quelques heures après l’annonce du recours au 49.3 pour faire passer la réforme des retraites, une manifestation sauvage avait dégénéré à Rennes. Aux abords du Mama Shelter, des affrontements avaient éclaté entre des agents de sécurité du tout nouvel hôtel de luxe et des individus radicaux qui dégradaient la façade de l’établissement tout juste inauguré. Ce lundi, un étudiant d’une vingtaine d’années a été condamné à dix mois de prison, dont cinq mois ferme pour ces violences commises sur la place des Lices.

Inconnu de la justice, le jeune homme a été reconnu coupable de faits de violences, dégradations et participation à un groupement en vue de commettre des violences et dégradations. « Je pense qu’il fallait que cette soirée-là ne reste pas impunie et qu’il fallait que quelqu’un soit condamné pour venir répondre à un certain nombre de demandes, qui ont été formulées, de sévérité, ou en tout cas de réponses judiciaires », a déclaré son avocat Me Nicolas Prigent qui dénonce « des interpellations au hasard ». Il devra verser 800 euros à chacun des vigiles et 10.000 euros à la chaîne d’hôtels.

Jet de projectiles

L’autre étudiante qui devait être jugée pour les mêmes faits a été relaxée, en raison d’une nullité de la procédure, les procès-verbaux ayant été annulés.

Ce jour-là, l’un des vigiles du Mama Shelter avait témoigné avoir été blessé par un manifestant armé d’une machette. Aperçu avec l’arme à la main, l’agent de sécurité avait assuré qu’il avait ramassé l’arme par terre, ce que contestaient des manifestants. Des individus cagoulés avaient balancé des projectiles sur les deux agents, notamment des chaises de la terrasse du bar voisin.