Un homme de 19 ans comparaissait ce mardi devant le tribunal judiciaire de Mulhouse, en comparution immédiate, suspecté de violences commises jeudi à Mulhouse en marge de la manifestation contre la réforme des retraites. Le prévenu a été condamné à huit mois de prison ferme pour rébellion, une condamnation assortie de cinq mois de sursis. Le jeune homme était poursuivi pour dégradation par moyen dangereux, participation à un attroupement et rébellion. Il a également interdiction de détenir une arme pendant cinq ans. Les policiers ont en effet retrouvé trois couteaux en sa possession. Un homme de 30 ans, qui comparaissait à ses côtés, a pour sa part été condamné à six mois de prison avec sursis. Il était poursuivi pour violences et pour avoir jeté une canette sur les policiers.

« Pas là pour manifester paisiblement »

Deux hommes avaient été interpellés lors de la manifestation qui a réuni plus de 5.500 personnes à Mulhouse selon les renseignements territoriaux. Parmi elles, une cinquantaine de manifestants s’étaient mesurés aux forces de l’ordre. Considéré comme l’un des meneurs, le plus jeune avait bousculé violemment un policier de la Brigade anticriminalité (BAC), qui s’était blessé à une cheville. L’autre avait traîné par les jambes un policier tombé au sol et frappé violemment à la tête, avant que ses collègues parviennent à le mettre en sécurité.

Le procureur de la République, Benjamin Coulon, a déclaré qu'« aucun des deux mis en cause n’était là pour manifester paisiblement. Le but était clairement de commettre des violences sur les policiers. On est sidéré par leur comportement ». Susan Bozok, avocate des deux prévenus, a en revanche estimé que « l’on veut faire porter le chapeau des débordements du groupe sur ces seuls deux hommes. Ils ont été immatures et sans doute portés par l’effet de groupe ».