Annecy : Un homme condamné pour le meurtre d’une escort-girl retrouvée dans une valise brûlée
DECISION•La cour d’assises de la Haute-Savoie, à Annecy, a condamné un homme de 21 ans à treize ans de réclusion criminelle pour le meurtre d’une escort-girl en 201920 Minutes avec AFP
L'essentiel
- Soheil Sabet, 21 ans, a été condamné à treize ans de prison par la cour d’assises de la Haute-Savoie.
- Il était poursuivi pour « vol avec violences ayant entraîné la mort » et « atteinte à l’intégrité d’un cadavre ».
- En 2019, le corps de Marlène Gournay, une escort-girl française installée à Genève (Suisse) avait été retrouvé dans une valise brûlée enterrée près de Thonon-les-Bains, en Haute-Savoie.
Marlène Gournay, 34 ans, était une escort-girl française qui travaillait à Genève. En 2019, son corps avait été retrouvé brûlé dans une valise enterrée dans une forêt près de Thonon-les-Bains. Jeudi, la cour d’assises de la Haute-Savoie a condamné à treize ans de prison l’un des accusés pour « vol avec violences ayant entraîné la mort » et « atteinte à l’intégrité d’un cadavre ». Cet homme de 21 ans encourait la réclusion criminelle à perpétuité. L’avocat général avait requis, mercredi, une peine de vingt ans de prison.
Dans la nuit du 9 au 10 septembre 2019, la trentenaire avait été agressée à son domicile genevois où elle accueillait légalement ses clients. Deux hommes ont été mis en cause dans cette affaire, mais seul Soheil Sabet a été jugé cette semaine à Annecy. L’autre, Sonil Caboussat, 42 ans, le sera ultérieurement en Suisse.
« Un plan facile avec 50.000 euros à gagner »
Lors de l’audience, Soheil Sabet a raconté avoir été influencé par le quadragénaire, qui avait auparavant purgé une peine de prison avec son frère aîné. « Il m’avait mis en confiance en me parlant de mon frère », a assuré l’accusé qui, au cours de l’enquête, est apparu impliqué dans de la revente de stupéfiants.
« J’ai accepté de suivre Sonil Caboussat, uniquement parce que d’après ce qu’il m’avait dit, c’était un plan facile, avec 50.000 euros à gagner », a expliqué Soheil Sabet, affirmant avoir été dépassé par la situation et la mort non souhaitée de Marlène Gournay.
Les deux accusés s’accusent mutuellement
Entendu comme témoin par visioconférence de Genève, Sonil Caboussat, qualifié de « mauvais génie » par Maître Richard Zelmati, avocat de Soheil Sabet, est connu des autorités suisses. Il lui est notamment reproché des affaires de proxénétisme et de vol avec arme. Au procès, un enquêteur français a dit croire davantage en la version de Soheil Sabet, qui avait eu en audition « un vrai ton de vérité » selon lui, alors que les deux accusés n’ont cessé de s’accuser mutuellement.
A l’homme qui se présentait comme le compagnon de Marlène Gournay, Soheil Sabet a présenté ses excuses. « Je conçois, je vous comprends », lui avait répondu cet homme, un enseignant suisse. Avec lui, étaient présentes, côté parties civiles, deux petites-cousines de la victime, que cette dernière avait désignées comme ses seules héritières trois mois avant sa mort.
« Marlène Gournay a vécu globalement seule, elle est morte seule et il s’en est fallu de peu pour qu’il n’y ait personne pour la représenter à cette audience », avait affirmé l’avocate Marjorie Berruex, pour les parties civiles.