Cirque Zavatta à Nice : Le tribunal judiciaire ordonne l’expulsion d’ici samedi 19 heures, le cirque compte « résister »
DECISION•La juridiction avait été saisie par la ville, gestionnaire du terrain investi illégalement par le cirque lundi. L’expulsion pourra se faire avec le concours de la force publique mais les circassiens ne comptent pas partir « sans solution de repli »
Fabien Binacchi
L'essentiel
- Le tribunal judiciaire a rendu sa décision ce vendredi soir et ordonné l’expulsion du cirque Zavatta-Muller d’ici à samedi 19 heures, en autorisant le recours à la force publique.
- Les circassiens, qui disent être en contact avec le préfet des Alpes-Maritimes, ne comptent pas partir sans solution de repli et annoncent qu’ils sont prêts à résister et que la représentation programmée samedi après-midi est « maintenue ».
- « Nous avions affaire à des délinquants, qui ont voulu produire un spectacle alors qu’ils ne remplissaient pas les conditions que nous voulons voir respecter en matière de condition animale », a réagi le maire de Nice Christian Estrosi.
Le bras de fer a tourné à l’avantage de la mairie de Nice. Le tribunal judiciaire a rendu sa décision ce vendredi soir et ordonné l’expulsion du cirque Zavatta-Muller d’ici à samedi 19 heures, a-t-on appris auprès de l’avocat de la ville et des circassiens.
La juridiction avait été saisie dans le cadre d’un référé d’heure à heure formulé par l’Etablissement public foncier (EPF) Paca et la ville de Nice, respectivement propriétaire et gestionnaire du terrain sur lequel le cirque s’est installé illégalement lundi matin. Le tribunal, qui a aussi condamné le cirque à verser 2.000 aux plaignants au titre des frais de justice, a autorisé le recours à la force publique pour exécuter l’expulsion. Le cirque compte-t-il « résister » ? « Oui », répond Frank Muller à 20 Minutes.
« Zavatta est encore là plusieurs jours, voire plusieurs semaines »
L’homme, qui se fait appeler John Zapatta et qui explique désormais qu’il ne travaille pas pour le cirque mais qu’il intervient simplement en tant que représentant syndical, assure que la représentation prévue samedi après-midi est « maintenue ». Tout comme les opérations escargot programmées à partir de mardi à l’initiative de l’Union défense action foraine (Udaf). « Le préavis est toujours d’actualité. Nous avons rendez-vous en préfecture lundi à 11 heures. Si les choses s’arrangent, nous le lèveront. Si non, nous le maintiendrons », a précisé à 20 Minutes Eric Cicéron, l’administrateur du syndicat.
« Il nous reste un droit, c’est le droit de manifester. Zavatta est encore là plusieurs jours, voire plusieurs semaines », assure Franck Muller, selon qui la justice a pris une décision « dure », « sachant qu’il faut six jours pour tout démonter ». « Nous sommes actuellement en discussion avec le préfet des Alpes-Maritimes pour trouver un autre terrain. Il nous faut absolument une solution de repli avant de pouvoir bouger, pour pouvoir nous retourner », a également expliqué Franck Muller.
« Je me réjouis que le tribunal nous accorde de pouvoir rentrer dans le droit de décider nous-même qui nous devons accueillir ou ne pas accueillir sur le territoire de notre ville », a réagi de son côté le maire de Nice Christian Estrosi.
La condition des animaux sauvages en question
« Nous avions affaire à des délinquants, qui ont voulu produire un spectacle alors qu’ils ne remplissaient pas les conditions que nous voulons voir respecter en matière de condition animale », a-t-il ajouté. Le maire s’était notamment ému du cas d’un hippopotame de 38 ans « transporté dans une remorque et dans une bassine. » Jeudi, la ville de Nice a justement lancé une pétition pour « sauver Jumbo et ses compagnons sauvages », qui totalisait plus de 8.000 signatures ce vendredi soir.
Selon le compte rendu d’un vétérinaire qui s’est rendu sur place jeudi à la demande du cirque, « les animaux présentés étaient en bon état général, calmes et réactifs aux stimuli ». « Aucun problème de santé apparent n’était à signaler », est-il aussi stipulé sur ces documents que 20 Minutes a pu consulter et qui précisent qu’il « n’a pas été observé de tigres ou de lions dégriffés ou atteints de mutilation dentaire ».
Mardi, le premier adjoint au maire Anthony Borré avait assuré, sur l’antenne de BFM TV que « des lions [s’étaient] vus retirer leurs griffes pour pouvoir jouer ». Les circassiens avaient alors annoncé le dépôt d’une plainte en diffamation.