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A Lyon, deux identitaires condamnés pour des tweets haineux

Lyon : Deux identitaires condamnés pour des tweets haineux envers le recteur de la mosquée

SANCTIONL’un s’est vu infliger quatre mois de prison avec sursis et le second a écopé d’une amende de 5.000 euros
Caroline Girardon

C.G. avec AFP

L'essentiel

  • Deux identitaires ont été condamnés mardi à Lyon pour « provocation publique à la haine ».
  • L’un a écopé de 5.000 euros d’amende et l’autre de quatre mois de prison avec sursis.
  • Tous deux avaient publié des tweets haineux visant le recteur de la grande mosquée de Lyon, lui reprochant à tort d’avoir appelé à la prière pendant le confinement.

Deux anciens membres de Génération identitaire, groupe d’extrême droite dissous en 2021, ont été condamnés mardi à Lyon pour des tweets haineux visant le recteur de la mosquée de Lyon Kamel Kabtane.

L’un des deux mis en cause, un ancien porte-parole, a été condamné à quatre mois de prison avec sursis. Le second, un ex-militant, a écopé d’une amende de 5.000 euros. Ils étaient poursuivis pour « provocation publique à la haine » après avoir pris pour cible Kamel Kabtane, accusé d’avoir appelé à la prière pendant le confinement.

Celui-ci avait expliqué à l’époque que le seul appel à la prière lancé à Lyon pendant le confinement avait été celui lancé le 25 mars 2020, en même temps que sonnaient les cloches de toutes les églises de France en solidarité avec les soignants. Mais les identitaires avaient continué à prendre le recteur pour cible.



Pétition, montage photo

A l’époque, Génération identitaire avait projeté des visuels sur le minaret de la mosquée dénonçant ces appels à la prière musulmane qui, selon eux, avaient résonné pendant le confinement.

Les Identitaires avaient également publié sur les réseaux sociaux une pétition réclamant l’expulsion du recteur vers l’Algérie et plusieurs tweets haineux, dont l’un affichant la photo de l’intéressé à côté de celle de Salah Abdeslam, qui a participé aux attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis. Ce tweet affirmait alors que les deux hommes avaient pour dessein « l’islamisation de la France ».

Parmi trois auteurs visés, seuls deux avaient pu être identifiés et avaient reconnu les faits devant les enquêteurs. Ils n’étaient en revanche pas présents à l’audience du 18 janvier, lors de laquelle le parquet a requis contre eux une peine de six mois d’emprisonnement avec sursis et 15.000 euros d’amende.

« Cette condamnation me confirme que (…) nul ne peut faire l’objet d’un traitement aussi exécrable que celui dont j’ai été l’objet de la part d’individus qui, sous le couvert de la liberté d’expression, ont cru être en droit d’attenter à ma dignité et à mon honneur en mettant en cause mon appartenance à ce pays et l’action que j’ai entreprise depuis toujours au service du vivre ensemble et du pays », a réagi Kamel Kabtane dans un communiqué.