Enquête ouverte autour d’une soirée « Qu’ils retournent en Afrique »

Lille : Une enquête est ouverte à propos d’une soirée de l’ultradroite « Qu’ils retournent en Afrique »

UltradroiteLa procureure de Lille a annoncé l’ouverture d’une enquête autour du bar « la Citadelle » qui organise une soirée « Qu’ils retournent en Afrique »
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Mise à jour, mardi 14 février, à 17 h : Contactée mardi après-midi par l’AFP, la préfecture a indiqué que l’arrêté d’interdiction serait pris « dans les prochaines heures ». Dans le même temps, la ville de Lille annonçait avoir pris un arrêté de fermeture du lieu « pour non-respect de la réglementation des établissements recevant du public ». Selon la mairie, ce bar dit « fonctionner sous le régime d’un club privé géré par une association, la fréquentation du lieu étant réservé aux adhérents ».

« Or dans la nuit du vendredi 10 au samedi 11 février, il a été constaté par les services de la police nationale une fréquentation très importante de ce lieu, avec un effectif global de 70 personnes distinctes au total et de 39 personnes en simultanée. Cette soirée avait été annoncée via internet et visait donc un public qui va au-delà des seuls adhérents de l’association. »

La soirée baptisée « Qu’ils retournent en Afrique » avait été interdite par le préfet. C’est du moins la communication qui a été faite par la préfecture. Cette fois, c’est la procureure de Lille qui a annoncé, ce mardi, l’ouverture d’une enquête autour du bar « la Citadelle », siège de la mouvance ultradroite à Lille, qui organisait l’événement.

Cette enquête pour « provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine, l’ethnie ou la race » a été ouverte le 13 février, à la suite notamment d’un signalement venu des services préfectoraux, indique le parquet de Lille, dans un message à l’AFP, confirmant une information de La Voix du Nord.

En « l’honneur » du député RN Grégoire de Fournas

« La Citadelle » avait publié sur les réseaux sociaux l’annonce de cette soirée prévue le 24 février, intitulée « Qu’ils retournent en Afrique ». La maire (PS) de Lille, Martine Aubry, avait interpellé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sur Twitter, regrettant « qu’une fois de plus Génération Identitaire et le bar La Citadelle organisent une soirée raciste ».

Gérald Darmanin avait assuré dans la foulée avoir « demandé au préfet du Nord d’interdire cette manifestation (…) incitant directement à la haine raciale ». Sur son site et sa page Facebook, « La Citadelle » indique organiser cette « soirée spéciale » en « l’honneur » du député RN Grégoire de Fournas, reprenant une déclaration lancée le 3 novembre à l’Assemblée nationale.

Référé liberté devant le tribunal administratif

Le parlementaire avait été sanctionné d’une exclusion de séance pour 15 jours et de la perte de la moitié de son indemnité parlementaire pendant deux mois, la plus lourde sanction disciplinaire possible.

L’animateur de La Citadelle, Aurélien Verhassel, a fait part jeudi à l’AFP de son intention de déposer un référé liberté devant le tribunal administratif de Lille pour maintenir la soirée, qui, selon lui « ne tombe pas sous le coup de la loi ».

L’avocat de la structure a indiqué mardi ne pas avoir été notifié d’un acte de la préfecture pour interdire la soirée. Contactée par l’AFP, la préfecture n’a pas souhaité faire de commentaire.