Alsace : Le maire qui avait refusé un mariage à cause du cortège dangereux poursuivi
TRIBUNAL JUDICIAIRE•Début octobre, l’édile d’Illkirch-Graffenstaden avait annulé un mariage, car l’un des invités avait fait l’usage d’un pistolet d’alarme. Les futurs mariés l’assignent en justiceThibaut Gagnepain
L'essentiel
- Pour avoir refusé de célébrer un mariage début octobre, le maire d’Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin) est poursuivi par les futurs mariés.
- Il avait pris cette décision après que le cortège a été signalé comme dangereux. Le frère de la mariée avait été interpellé, puis condamné, pour avoir tiré des balles à blanc.
- “Plutôt que de s’excuser pour le comportement inacceptable de leur cortège et de leur frère ou beau-frère, les futurs époux ont pris le parti d’intimider M. Philipps en lui réclamant personnellement la somme de 10.000 euros à titre de provision sur des dommages et intérêts, et 2.500 euros de frais de justice, tout en exigeant qu’il célèbre sans délai leur mariage”, déplore l’édile dans un communiqué.
C’est un mariage qui avait fait grand bruit, début octobre. D’abord dans les rues d’Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin) d’abord, où de nombreux riverains s’étaient plaints du comportement du cortège. Puis à la mairie, où le maire avait tout simplement décidé d’annuler la cérémonie. “Je ne pouvais pas laisser passer ça. J’estime que, quand on ne respecte pas les règles de la République, on ne peut pas bénéficier de ses institutions”, avait ainsi expliqué Thibaud Philipps (Les Républicains) à 20 Minutes.
Interpellé le jour même, le frère de la mariée avait été ensuite condamné à 500 euros d’amende pour ses tirs de balle à blanc avec un pistolet d’alarme en plein cortège.
Quatre mois plus tard, l’affaire rebondit. L’édile de la ville située juste à côté de Strasbourg annonce ce lundi qu’il est assigné en justice par les futurs mariés.
“Plutôt que de s’excuser pour le comportement inacceptable de leur cortège et de leur frère ou beau-frère, les futurs époux ont pris le parti d’intimider M. Philipps en lui réclamant personnellement la somme de 10.000 euros à titre de provision sur des dommages et intérêts et 2.500 euros de frais de justice tout en exigeant qu’il célèbre sans délai leur mariage. La requête vise M. Philipps à titre personnel, qui est donc attaqué individuellement, pour refuser de se plier à des agissements contraires aux valeurs de la République et à l’ordre public”, écrit son chef de cabinet dans un communiqué.
“C’est bien la République qui est attaquée et assignée”
L’audience est prévue le mardi 14 février devant le tribunal judiciaire. “Il ne cédera pas face aux menaces et aux intimidations car, il ne faut pas s’y tromper, au-delà de sa personne, c’est bien la République qui est attaquée et assignée”, indique encore la défense du maire.
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