procèsJusqu’à cinq ans de prison pour un réseau d’escrocs jugé en Dordogne

Dordogne : Jusqu’à cinq ans de prison pour un réseau international d’escrocs qui sévissait depuis 2019

procès80 sociétés ont été victimes du réseau, pour un préjudice estimé à 6 millions d’euros
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'essentiel

  • Quinze personnes ont été jugées en décembre pour avoir participé à un réseau d’escroquerie commerciale actif dans une dizaine de pays européens et aux Etats-Unis.
  • Parmi ces quinze prévenus qui étaient notamment poursuivis pour blanchiment et recel en bande organisée, un homme a été condamné à cinq ans de prison et 100.000 euros d’amende.
  • L’affaire avait débuté en septembre 2019 après la plainte d’un domaine viticole de Dordogne qui n’avait jamais reçu le paiement d’une commande de 3.000 bouteilles.

Des peines allant jusqu’à cinq ans de prison ont été infligées lundi à Bergerac (Dordogne) à quinze personnes jugées en décembre pour avoir participé à un réseau d’escroquerie commerciale actif dans une dizaine de pays européens et aux Etats-Unis.

Parmi ces quinze prévenus qui étaient notamment poursuivis pour blanchiment et recel en bande organisée, un homme a été condamné à cinq ans de prison et 100.000 euros d’amende et trois autres à 4 ans d’incarcération et 80.000 euros d’amende. Un seul a échappé à la prison ferme (8 mois avec sursis).

Le tribunal correctionnel est resté en deçà des réquisitions de la représentante du ministère public, qui avait demandé des peines allant d’un à huit ans de prison pour que les prévenus « sachent que l’escroquerie coûte plus cher qu’elle ne rapporte ». Tous ont été relaxés du chef de participation à une association de malfaiteurs.

Un système d’escroquerie « à la commande »

Plus de 80 sociétés victimes avaient été identifiées lors de l’enquête, les escroqueries et détournements du réseau portant sur une large variété de marchandises (gel hydroalcoolique, biscuits, huile de moteur, climatiseurs, jeux vidéo, papier toilette, etc.) pour un préjudice estimé à plus de six millions d’euros.

L’affaire avait débuté en septembre 2019 après la plainte d’un domaine viticole de Dordogne qui n’avait jamais reçu le paiement d’une commande de 3.000 bouteilles. Grâce à un dispositif de géolocalisation de marchandises et à des écoutes téléphoniques, les enquêteurs avaient mis au jour un système d’escroquerie « à la commande ».

Détournement vers des entrepôts

Selon l’accusation, le mode opératoire du réseau consistait « à usurper la raison sociale d’une centrale d’achat ayant pignon sur rue » pour démarcher des sociétés, tout en convenant « d’un paiement différé au moyen de fausses lettres de crédit » et autres documents falsifiés. « Au dernier moment », les escrocs détournaient l’adresse de livraison des marchandises vers des entrepôts « servant de plateforme de recel », situés en France et au Royaume-Uni.

Pour écouler ensuite les marchandises « dans de petites épiceries parisiennes, en Angleterre et en Afrique », une filière turque de recel et de blanchiment, implantée en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas et en France, entrait alors en action. Le produit des reventes transitait par virement bancaire ou en espèces, via des « sociétés écrans » ou des « mules » transportant « jusqu’à 250.000 euros », selon les enquêteurs.

A la barre, mi-décembre, des mis en cause avaient cherché à minorer leur participation au réseau malgré leurs échanges sur la livraison de marchandises, leur prix, et leurs craintes de « descentes de flics ».