Trafic de drogue : Un Nantais condamné à deux ans de prison pour s’être enrichi sur le « darkweb »
TRAFIC•Le jeune homme vendait de l’esctasy et de la cocaïne. Un business qui avait rapporté plus de 1,5 million d’euros
F.B. avec AFP
Il fréquentait assidûment le darknet, ce réseau clandestin connu pour ses trafics illicites. Un homme poursuivi pour l’organisation d’un trafic de stupéfiants en ligne entre 2020 et 2022 a été reconnu coupable de blanchiment et condamné à deux ans d’emprisonnement ferme lundi à Rennes. En détention provisoire depuis son arrestation en septembre 2022, ce salarié spécialiste en sécurité informatique, 29 ans, marié et père d’un nouveau-né, était poursuivi pour des infractions de « blanchiment » et « trafic de stupéfiants » commis sur le darkweb.
Devant la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Rennes, Mohamed G., titulaire d’un Bac + 3 en informatique, de double nationalité française et tunisienne, a dit reconnaître les faits de « blanchiment mais pas la partie trafic de stupéfiants ». En proie à des crises de pleurs à l’audience, le prévenu a exprimé des regrets.
La boutique s’appelait Drugsource
Déjà condamné à Angers en mars 2020 pour escroquerie à la carte bancaire, le prévenu, qui résidait à Nantes, a vu sa peine de sursis d’un an et trois mois révoquée. Le tribunal l’a également condamné à 119.000 euros d’amende douanière et ordonné la confiscation de 431.400 euros en cryptomonnaie saisis par les enquêteurs, 23.000 euros d’avoirs bancaires ainsi qu’un studio acheté à Dubai en partie avec des cryptomonnaies.
Le prévenu a détaillé la façon dont il se servait d’un mélangeur de cryptomonnaies qu’il avait créé pour anonymiser des transactions pour le bénéfice de « Drugsource » qui, selon ses dires, était son commanditaire et qu’il n’a jamais rencontré. « Drugsource », qui était aussi le nom de cette « boutique » sur le darknet proposait à la vente MDMA, ecstasy, cocaïne. Les enquêteurs avaient pu comptabiliser 3.038 ventes pour un chiffre d’affaires estimé à 1,5 million d’euros.
Un second homme bientôt jugé
Présent en début d’audience, Maël N., 24 ans et logisticien présumé de cette plateforme, sera, lui, jugé le 10 février. Son avocate a demandé de disjoindre les dossiers des deux prévenus, qui d’après leurs avocats ne se connaissent pas. Alors qu’une enquête était ouverte en septembre 2020 par la cellule Cyberdouane de la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED), les enquêteurs, en procédant à un « coup d’achat », étaient parvenus à remonter vers Maël N., domicilié au Mans, et Mohamed G..
L’enquête avait établi que « 14 transactions » étaient dirigées vers l’adresse de Mohamed G., qui reconnaît avoir été actif sur le darkweb entre avril et novembre 2021. Pour la vice-procureure Françoise Guillemin, « Drugsource » et Mohamed G. ne font qu’un. « Le ministère public ne fait pas la preuve que M. G. est Drugsource », selon son avocat Me Thierry Fillion, qui a plaidé la relaxe partielle et une peine permettant la réinsertion de son client.