PROCESCondamné après un naufrage mortel, le capitaine d’un navire fait appel

Agde : Condamné après un naufrage mortel, le capitaine d’un navire de pêche fait appel

PROCESLe sexagénaire a été condamné à quatre ans de prison, dont deux fermes
Nicolas Bonzom

N.B. avec AFP

Condamné le 28 novembre à quatre ans de prison, dont deux ans fermes, le capitaine d’un navire de pêche qui avait sombré au large d’Agde (Hérault), en 2020, causant la mort de deux employés, a fait appel. Le sexagénaire a également écopé d’une amende de 50.000 euros, de la confiscation de 25.580 euros saisis sur son compte bancaire et de l’interdiction d’exercer la profession de patron de pêche pendant cinq ans.

Dans la nuit du 29 au 30 novembre 2020, le bateau avait fait naufrage, et seul le capitaine avait pu être secouru, tandis que ses marins-pêcheurs, deux frères âgés de 23 et 33 ans, avaient péri. A l’audience, le prévenu avait assuré avoir tout fait pour sauver ses deux marins, qui s’étaient accrochés à la coque, mais « n’avaient pas résisté ». Faisant état de l’incompréhension de son client face à « l’emballement médiatique » autour de ce dossier, l’avocat du mis en cause, Guillaume Tarin, a affirmé, samedi, à l’AFP, qu’il faisait appel, assurant qu’il s’agissait simplement d'« un naufrage, un dramatique accident ».

Des irrégularités

« Le jugement n’est pas assez sévère. Mes enfants ne comprennent toujours pas pourquoi leur père est mort et je n’ai pas de réponse à leur donner », a confié, de son côté, à l’AFP, la veuve d’un des deux marins-pêcheurs décédés.

Après l’accident, les enquêteurs avaient mis en évidence des irrégularités : le permis de navigation n’autorisait que deux personnes à bord et l’épave du navire avait été retrouvée bien au-delà du seuil des cinq milles qu’il n’avait pas le droit de dépasser. Le capitaine s’était abstenu « d’alerter les secours alors que les circonstances le commandaient », n’avait pas demandé à ses marins-pêcheurs, dont l’un n’était pas déclaré, de revêtir leur vêtement de travail à flottabilité intégrée, et n’avait pas mis à l’eau le radeau de sauvetage, avait détaillé, lors du renvoi en correctionnelle, le parquet.