Le parquet veut un procès après le décès de Micheline Myrtil aux urgences

Paris : Le parquet demande un procès après le décès de Micheline Myrtil aux urgences de Lariboisière

JUSTICEUne magistrate du parquet de Paris a estimé qu’il y avait eu une « succession de dysfonctionnements »
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) va sans doute devoir expliquer comment et pourquoi Micheline Myrtil, 55 ans, est morte fin 2018 aux urgences de Lariboisière, après avoir été abandonnée sur un brancard. Le parquet de Paris a demandé le 22 décembre un procès pour homicide involontaire contre l’établissement public de santé, selon un réquisitoire consulté par l’AFP. Le jour même où le ministre de la Santé François Braun a évoqué une situation « critique » et des services d’urgence « saturés ».

Le ministère public souligne « un contexte de défaut caractérisé de surveillance médicale et infirmière, dans un service dont il était connu que les locaux et les effectifs soignants étaient insuffisants par rapport aux besoins » et estime que « si cette succession de dysfonctionnements n’a pas directement causé la mort de la patiente, elle n’a pas empêché le décès et y a contribué ».

Considérée comme partie

Souffrant de céphalées et de douleurs aux mollets, Micheline Myrtil, née en 1963, avait été déposée aux urgences de Lariboisière par les pompiers le 17 décembre 2018 en fin d’après-midi, puis reçue et orientée vers une salle d’attente. Selon la magistrate, elle a ensuite passé « cinq heures sans prise en charge quelconque », un délai contesté par l’AP-HP.



Appelée vers minuit sous une mauvaise identité ( « Myatil » au lieu de « Myrtil »), la patiente n’a jamais répondu, puis a été considérée comme partie. Elle se trouvait en réalité sur un brancard, « sans surveillance » entre 1 heure et 6 heures du matin, heure à laquelle elle a été retrouvée morte. Sans avoir jamais vu de médecin.