Vosges : Quatre plaintes pour « homicide involontaire » déposées contre l’hôpital de Remiremont
Incompréhension•Le parquet d’Epinal a ouvert une information judiciaire « contre X pour homicide involontaire », a indiqué le 20 décembre le procureur de la République, Frédéric NahonN.T. avec AFP
Les plaintes contre l’hôpital de Remiremont (Vosges) s’accumulent. Le 20 décembre, le parquet d’Epinal confirmait déjà que quatre plaintes avaient été déposées contre l’hôpital, dont trois pour « homicide involontaire » et une pour mise en danger de la vie d’autrui, après les décès de trois patientes. Or, d’après France Info, ce jeudi, une nouvelle famille a indiqué le souhait de déposer une plainte pour homicide involontaire, après le décès inexpliqué d’un parent, portant ainsi à cinq le nombre de plaintes visant l’établissement de santé.
Les quatre patientes âgées de 51, 59, 67 et 78 ans, sont décédées à quatre ans d’intervalle, entre 2018 et juillet 2022.
Des décès inexpliqués aux yeux des familles
Deux d’entre elles étaient entrées à l’hôpital pour une fracture du fémur et avaient été prises en charge par « le même chirurgien et le même anesthésiste », l’une en juillet 2020, l’autre deux ans plus tard, a précisé le 20 décembre Me Nancy Risacher. Or, pour l’une d’elles, « l’opération s’était bien passée » et elle devait « partir dans un centre de rééducation » le jour de son décès, le 29 juillet dernier, selon l’avocate.
« On ne connaît pas les causes exactes du décès, on nous indique les conséquences », à savoir une « défaillance multi-viscérale », selon Me Nancy Risacher. Pour le conseil, les deux femmes sont mortes dans les « mêmes circonstances nébuleuses ». La troisième patiente avait été amenée aux urgences en mai 2022 et était décédée « quelques jours après une pancréatite aiguë », a ajouté l’avocate.
La nouvelle plainte, qui devrait être déposée au courant de la semaine, concerne le décès d’une femme âgée de 51 ans. D’après BFMTV, en 2018, la patiente est arrivée au centre hospitalier pour de vives douleurs au bas-ventre. Une pancréatite aiguë lui est diagnostiquée, ce qui entraînera une hospitalisation et un suivi par un cancérologue. Or, la patiente décédera trois jours plus tard, sans qu’aucune explication ne soit fournie à son mari et ses proches.
La direction de l’hôpital « désolée de la situation »
Le parquet d’Epinal a ouvert une information judiciaire « contre X pour homicide involontaire », a indiqué le 20 décembre le procureur de la République, Frédéric Nahon.
La direction de l’hôpital, « désolée de la situation », s’est prévalue d’une « prise en charge selon les règles de l’art », a déclaré le même jour le directeur, Dominique Cheveau. Selon lui, ces plaintes vont permettre de faire la lumière sur les faits : « nous ne demandons qu’à comprendre ce qui s’est passé », a ajouté le directeur. L’Agence régionale de santé (ARS) Grand-Est affirme de son côté que « le sujet est en cours d’investigation ».