Allier : Un faux avocat condamné à deux ans de prison ferme
USURPATION•L’homme, âgé de 37 ans, avait été démasqué en pleine audience par le tribunal de Cusset, dans l’Allier20 Minutes avec AFP
Il avait été démasqué en pleine audience. Un faux avocat a été condamné ce jeudi à trois ans de prison, dont deux ferme, par le tribunal de Cusset, dans l’Allier. L’homme de 37 ans a été reconnu coupable d'« exercice illégal de la profession d’avocat et escroquerie par usage de la fausse qualité d’avocat en récidive ». Lors de l’audience devant le tribunal début décembre, Sébastien Buisson avait assuré avoir « honte » et « combattre ses démons ». « J’ai une passion dévorante pour le droit par la lecture. Je me suis retrouvé à jouer un rôle que je n’ai pas », avait-il reconnu.
La présidente du tribunal Aurélie Mahé avait alors opposé à cette « passion » son casier judiciaire, qui portait jusque-là mention de onze condamnations : vol, contrefaçon, escroquerie, conduite sans permis, etc. La peine de deux ans ferme est supérieure aux réquisitions de la procureure. L’avocat d’Aurélien Buisson, Me Olivier Roquain, avait plaidé la relaxe sur le fait d’escroquerie, arguant que « quatre personnes » avaient confirmé « qu’il n’avait pas commis cet acte pour l’argent ». Et de souligner : « Il aime ce métier d’avocat car il les a côtoyés, il s’est dit “c’est magnifique ce métier”. »
Un euro symbolique
Sébastien Buisson a également reçu l’interdiction d’exercer une profession commerciale ou industrielle, de diriger, indirectement, pour son propre compte ou pour le compte d’autrui, une entreprise commerciale ou industrielle, ou une société commerciale, pendant 7 ans. Il est condamné à payer l’ordre des avocats des barreaux de Limoges et Cusset, parties civiles, un euro symbolique pour dommage et intérêt.
Le 21 janvier 2021, le comportement « atypique » de cet homme qui défendait deux victimes d’une escroquerie et avait fait des selfies devant le tribunal judiciaire de Cusset avec ses deux clients, avait intrigué les magistrats. Quelques rapides vérifications avaient permis de le confondre et de l’interpeller. L’enquête a permis d’établir qu’il avait également plaidé lors d’une audience devant le tribunal judiciaire de Saint-Brieuc le 18 janvier 2021 et devant celui de Toulouse le 6 janvier 2021.
Il était déjà mis en examen et sous contrôle judiciaire dans une autre affaire d’escroquerie, soupçonné d’avoir détourné près de 260.000 euros entre 2014 et 2018 au détriment de l’association caritative « Les Nez rouges, clown et artistes à l’hôpital », basée à Limoges, qu’il avait fondée et présidée.