Fusillade dans un lycée de Grasse : Le jeune qui avait ouvert le feu condamné à cinq ans de prison
VERDICT•Auteur de la première fusillade scolaire en France, Killian B. a été condamné ce mercredi à Nice, six ans après les faits. Il ne retournera pas en prison ayant déjà effectué trois ans de détention provisoire20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- Killian B., le lycéen de Grasse (Alpes-Maritimes) fasciné par la tuerie de Columbine et qui avait ouvert le feu sur ses camarades en 2017, faisant cinq blessés, a été condamné ce mercredi à Nice à cinq années de réclusion criminelle.
- Jugé à ses côtés par la cour d’assises des mineurs des Alpes-Maritimes, Lucas R., son ami intime, accusé de lui avoir apporté son concours, a été condamné à trois ans dont un avec sursis.
Un verdict presque six ans après les faits. Killian B., le lycéen de Grasse (Alpes-Maritimes) fasciné par la tuerie de Columbine et qui avait ouvert le feu sur ses camarades en 2017, faisant cinq blessés, a été condamné ce mercredi à Nice à cinq années de réclusion criminelle. Ayant déjà effectué trois ans de détention provisoire entre 2017 et 2020, et compte tenu des deux ans avec sursis probatoire qui accompagnent sa peine, le jeune homme d’aujourd’hui 21 ans ne retournera pas derrière les barreaux.
Jugé à ses côtés par la cour d’assises des mineurs des Alpes-Maritimes pour cette première fusillade en milieu scolaire en France, Lucas R., son ami intime, accusé de lui avoir apporté son concours, a été condamné à trois ans dont un avec sursis. Ayant déjà effectué deux ans de détention, il est également libre. Leur procès s’est déroulé à huis clos à Nice, après une première audience annulée en mars 2020.
Il voulait se venger d’une dizaine de camarades
Décrit comme discret, voire renfermé, le premier avait pénétré dans son lycée à l’heure du déjeuner le 16 mars 2017, muni d’un fusil de chasse, d’un pistolet à grenaille, d’un revolver et d’une bombe artisanale. Averti du projet de son ami, le second l’avait accompagné récupérer les armes chez son grand-père puis déposé en scooter au lycée Tocqueville de Grasse. Le jour et l’heure avaient été choisis par le lycéen selon l’emploi du temps de sa classe, car il voulait se venger d’une dizaine de camarades.
Mais il s’était finalement trompé de salle et avait blessé un peu au hasard ses victimes dans la cour. Sauf dans le cas du proviseur de l’établissement, blessé au bras gauche après s’être interposé, et d’un élève qu’il considérait comme « une racaille ».
Dans son jugement, la cour d’assises l’a reconnu coupable de plusieurs tentatives d’homicide volontaire avec préméditation et son ami Lucas de complicité de ces crimes.
« Que jamais ne se reproduise ce qui s’est passé »
Considérant que l’intention était acquise mais qu’il fallait tenir compte de l’altération du discernement établie par certains psychiatres au sujet de l’auteur, l’accusation avait requis dix ans de réclusion criminelle à l’encontre de Killian B. et quatre ans dont deux avec sursis pour son complice. Le premier risquait jusqu’à vingt ans de réclusion.
La défense des deux jeunes hommes, qui comparaissaient libres, avait soutenu « la simulation ou l’acte manqué, davantage que l’intention homicide », a indiqué Me Luc Febbraro, l’avocat de Lucas R., à propos des faits commis par son client. Me Camille Radot, à la défense de Killian B., avait demandé la requalification de ces faits de « tentative d’assassinats » en « violences volontaires avec armes ».
Le bâtonnier Francis Lec, pour le Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale (SNPDEN), qui a demandé à se constituer partie civile, a défendu de son côté « une attitude mesurée », jugeant important « qu’au-delà de la mansuétude, on entende un message de fermeté pour que jamais ne se reproduise ce qui s’est passé et qu’on protège le monde de l’éducation exposé quotidiennement à des agressions ».