Daniel Malgouyres, propriétaire du Jardin préféré des Français, a été condamné lundi en appel par la cour d’assises de l’Aude à 15 ans de réclusion criminelle pour avoir tué un malfaiteur lors d’un cambriolage dans sa maison. Le jury populaire a estimé qu’il n’avait pas agi en légitime défense.

En revanche, les jurés ont estimé que l’accusé, âgé de 73 ans, n’avait pas organisé le home-jacking et l’ont acquitté de ces accusations. « C’est une grande satisfaction, qu’après un combat de six ans, les jurés ont été convaincus de ce que Daniel Malgouyres n’avait pas commis ce crime infamant pour lequel on l’accusait, précise l’avocat de la défense, Jean-Marc Darrigade. La vérité et la justice sont passées, malgré la déception que la peine ne soit pas plus indulgente à l’égard de quelqu’un qui, finalement, aura agi pour défendre sa femme, sa maison et sa vie ».

Une affaire aux multiples rebondissements

Le 5 octobre 2017, le Jardins de Saint-Adrien, couronné Jardin préféré des Français en 2013 par Stéphane Bern sur France 2 et qu’il avait bâti avec son épouse à Servian, près de Béziers (Hérault), s’est transformé en scène de crime. Ce soir-là, deux hommes cagoulés avaient pénétré dans la vaste propriété. David Viers, 43 ans, avait été abattu d’un coup de fusil à bout portant par l’accusé, qui a toujours invoqué la légitime défense pour justifier son geste. Le complice de David Viers avait pris la fuite. Une fois interpellé, il avait désigné comme donneur d’ordre un éleveur de chevaux ami du couple Malgouyres, qui lui-même avait affirmé aux enquêteurs que Daniel Malgouyres en était à l’origine.

Pour les enquêteurs, Daniel Malgouyres avait monté un faux « home jacking » afin d’effrayer sa femme, pour qu’elle quitte le domicile familial. La tension au sein du couple était à son comble depuis que Françoise Malgouyres avait découvert l’existence d’une relation extraconjugale de son mari. L’avocat général avait requis une peine de vingt ans de réclusion.

18 ans de réclusion criminelle en première instance

En première instance, en décembre 2021, la cour d’assises de l’Hérault avait condamné Daniel Malgouyres à 18 ans de réclusion criminelle. L’éleveur de son côté a été condamné à huit ans de prison pour avoir organisé le cambriolage et Richard Bruno à sept ans. Seul Daniel Malgouyres comparaissait en appel à Carcassonne.