Sursis pour les 11 cyberharceleurs d’Eddy de Pretto
Cyberharcèlement•Ces jeunes hommes ont été condamnés pour des messages qualifiant l’artiste de « gigantesque fiotte » et l’accusant d’avoir « souillé » leur foi catholique20 Minutes avec AFP
Des peines de trois à six mois de prison avec sursis ont été prononcées ce lundi à Paris à l’encontre de 11 personnes qui avaient harcelé en ligne le chanteur Eddy de Pretto après un concert en juin 2021 dans une église parisienne.
Ces jeunes hommes ont été condamnés pour des messages qualifiant l’artiste de « gigantesque fiotte » et l’accusant d’avoir « souillé » leur foi catholique en interprétant un morceau sur l’homosexualité dans l’enceinte de l’Eglise Saint-Eustache. Six prévenus ont par ailleurs été relaxés par le tribunal correctionnel.
Près de 3.000 messages d’insultes et de menaces de mort.
Pour rappel, au total 17 personnes étaient jugées pour le harcèlement aggravé en ligne du chanteur Eddy de Pretto, cible d’insultes homophobes et de menaces de mort. A l’issue de la performance de son morceau A quoi bon dans une église, il avait reçu près de 3.000 messages d’insultes et de menaces de mort.
Les 17 prévenus âgés de 20 à 26 ans - qui ont déclaré à peine connaître Eddy de Pretto au moment des faits et qui revendiquent pour la plupart leur foi catholique - avaient exprimé leur indignation sur Instagram, soit en commentaire public sous la publication du chanteur soit directement à son attention, en message privé. « Espèce de gigantesque fiotte », « crève en enfer sale chien », « gros sac à merde à souiller notre religion », clamaient les messages.
Le parquet avait requis le 7 octobre des peines de trois à six mois de prison avec sursis. Les peines les moins sévères avaient notamment été réclamées contre des prévenus « ayant amorcé un début de réflexion sur les actes commis ».
Eddy de Pretto est « très satisfait » de la décision du tribunal, a déclaré lundi à la presse l’un des avocats du chanteur, Me Martin Lémery. Et d’ajouter : « Le tribunal rappelle qu’on ne peut pas impunément se livrer au lynchage numérique d’une personne dont les engagements publics, l’orientation sexuelle ou la personnalité ont eu le malheur de heurter certains extrémistes. »
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