COMMANDOViolences à la faculté de Montpellier, la confirmation des peines réclamée

Montpellier : En appel du procès des violences à la faculté, le parquet réclame la confirmation des peines

COMMANDOUne dizaine d’étudiants et de militants qui occupaient un amphithéâtre avaient été violemment expulsés, dans la nuit du 22 au 23 mars 2018
Nicolas Bonzom

N.B. avec AFP

Dans le cadre de leur procès en appel, le parquet a demandé, vendredi, la confirmation des peines de quatre personnes, poursuivies après les violences survenues à la faculté de droit de Montpellier (Hérault), dans la nuit du 22 au 23 mars 2018. Cette nuit-là, dans un contexte de contestation sociale, une dizaine d’étudiants et de militants, qui occupaient un amphithéâtre, avaient été violemment expulsés. Leurs agresseurs, cagoulés pour certains, étaient armés de planches ou d’un pistolet à impulsions électriques.

Six mois de prison fermes ont été requis à l’encontre d’un professeur de droit, Jean-Luc Coronel. « [Jean-Luc] Coronel est à l’initiative, à l’élaboration, à l’organisation, au recrutement. Il donne le "Go", son implication est importante. Il n’est pas le bienvenu pour enseigner à la faculté », a expliqué l’avocat de l’université. Il a aussi été réclamé à l’encontre de ce professeur la confirmation de l’interdiction de toute fonction publique pendant un an. « Une telle interdiction, même pour une période limitée, équivaut pour un fonctionnaire à la radiation, ça serait la peine de mort professionnelle », a plaidé son avocat, Laurent Libelle. « C’est sa tête que je mets entre vos mains ».

Pour l’avocat du professeur de droit, les occupants ne sont pas tous « de gentils étudiants »

S’il reconnaît être entré parmi les premiers dans l’amphithéâtre, le professeur maintient avoir agi sous l’autorité du doyen, Philippe Pétel, qui n’a pas fait appel de sa condamnation. Laurent Libelle, l’avocat de Jean-Luc Coronel, a estimé qu’il fallait tenir compte du « contexte », que les occupants étaient loin d’être tous de « gentils étudiants », mais, pour certains, des « militants professionnels », voire des « agents pathogènes ».

L’avocat général a réclamé, à l’encontre de la compagne du professeur, soupçonnée d’avoir recruté les autres membres du commando, la confirmation de sa condamnation à 14 mois de prison, dont six mois ferme. Martial Roudier, fils du fondateur de la Ligue du Midi, un groupuscule identitaire, a nié être jamais entré dans la fac de droit. L’avocat général a réclamé la confirmation de sa peine d’un an de prison ferme. Enfin, ont été requis douze mois de prison, dont six fermes, à l’encontre d’un ex-militaire, qui a revendiqué sa participation, estimant avoir « mis un peu de bien dans un grand désordre ».