PROCESLe rappeur Kalash jugé pour outrages et rébellion

Le rappeur Kalash jugé à Paris pour outrages et rébellion

PROCESReporté à de multiples reprises, le procès de Kevin Valleray, alias Kalash, se tiendra à Paris ce mercredi. Il est notamment accusé d’outrages, de rébellion et de blessures involontaires sur des policiers
Caroline Politi

C.Po.

L'essentiel

  • Kevin Velleray, alias Kalash, sera jugé ce mercredi à Paris, notamment pour outrage, rébellion et blessures involontaires sur des policiers.
  • Lui-même a porté plainte pour des violences policières.
  • L’affaire, qui date de mars 2019, a été renvoyée de nombreuses fois.

La soirée avait pourtant bien commencé. Ce 16 mars 2019, le chanteur martiniquais Kevin Valleray - alias Kalash - avait été invité sur la scène parisienne de l’Accor Arena par le rappeur canadien Drake, le temps d’une chanson. C’est en sortant de la salle au volant de sa Porsche, peu après minuit, que la nuit a basculé. L’homme est soupçonné de s’en être violemment pris à une brigade de la BAC après un accident de voiture. Près de quatre ans après les faits, et après de multiples reports, son procès pour « outrage », « rébellion » et « blessures involontaires » sur des policiers doit s’ouvrir ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris. Lui affirme avoir été victime de violences de la part des forces de l’ordre.

Ce soir-là, en remontant les Champs-Elysées accompagné de sa manager et d’un ami, l’artiste heurte légèrement deux voitures – pour lesquelles la situation se règle sans difficulté – puis une troisième. Cette fois, le ton serait rapidement monté. Arrivée sur place, la brigade anti-criminalité décide de procéder à un contrôle de la Porsche. C’est peu après que la situation aurait dégénéré. Sur des vidéos publiées sur les réseaux sociaux, on aperçoit le chanteur insulter les forces de l’ordre alors que ces derniers lui intiment de mettre les mains sur le capot, puis tentent de le menotter. Dans leur procès-verbal d’interpellation, ils affirment que Kalash a « rapidement » haussé le ton et pris « le public sur le trottoir à témoin ». Si sur la vidéo, on l’entend distinctement inciter les passants à filmer tout en insultant les forces de l’ordre, le chanteur affirme avoir réagi aux insultes proférées par les policiers à son encontre, avant que la scène ne soit filmée.

Une plainte pour des violences policières

De même, les versions divergent sur ce qu’il s’est passé à l’intérieur même du véhicule. Selon le PV de police, à peine monté, « le nommé Valleray se tape la tête de manière délibérée contre la vitre latérale droite. » Lui, affirme avoir été frappé au visage par l’un des policiers et avoir subi une décharge de taser. Il accuse également les forces de l’ordre de l’avoir étranglé et insulté. Les examens médicaux pratiqués à l’unité médico-judiciaire ont révélé une fracture du nez et une fracture partielle de deux dents. La manager de l’artiste affirme également avoir subi des injures de la part des policiers, et le troisième passager a été blessé à l’œil.

Peu après les faits, une plainte avec constitution de partie civile pour des violences par personnes dépositaires de l’autorité publique avait donc été déposée par leur avocat, Me Eddy Anerton. Les deux procédures ont finalement été jointes, le tribunal estimant qu’elles étaient inextricablement liées. C’est également en raison de la complexité de l’affaire, dans laquelle deux versions diamétralement opposées s’affrontent, qu’elle a été renvoyée la dernière fois : la magistrate avait alors estimé que ce dossier devait être jugé de manière collégiale, et non par un juge unique. Après quatre renvois, l’affaire pourrait donc connaître ce mercredi son point final.