« Préférence nationale »Steeve Briois jugé pour « complicité de provocation à la discrimination »

Steeve Briois jugé mardi à Nanterre pour « complicité de provocation à la discrimination »

« Préférence nationale »En cause, le « Guide pratique de l’élu municipal Front national »
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L’ancien vice-président du RN est devant la justice après avoir préfacé un guide qui recommandait aux élus de son parti d’appliquer la « préférence nationale » en matière de logement. Steeve Briois, comparaîtra mardi devant le tribunal correctionnel de Nanterre pour « complicité de provocation publique à la discrimination »

Le maire d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) est jugé aux côtés de l’eurodéputé RN Jean-François Jalkh, qui comparaît pour « provocation publique à la discrimination ». Marie-Thérèse Costa-Fesenbeck, adjointe au maire de Perpignan, et Sophie Montel, qui a depuis quitté le parti, sont aussi poursuivies pour « complicité ». L’affaire avait débuté en 2014 par une plainte de l’association Maison des Potes contre les responsables de la publication du « Guide pratique de l’élu municipal Front national ».

Renvoi de balle

Dans ce document édité avant les municipales de mars 2014, le Front national (devenu Rassemblement national) recommandait à ses candidats de « défendre la priorité nationale, par exemple dans l’attribution des logements sociaux » et à ses futurs élus de « réclamer » son application. D’après l’enquête, le texte avait été rédigé par Sophie Montel à la demande de Steeve Briois, alors secrétaire général du parti. Ce dernier avait expliqué lors de l’instruction que l’ancienne élue avait écrit et diffusé seule ce guide, dont il n’avait pas validé le contenu.

Thérèse Costa-Fesenbeck est soupçonnée d’avoir mis le document en ligne sur le site Internet de la fédération des Pyrénées-Orientales, qu’elle dirigeait alors. Jean-François Jalkh, alors directeur des publications du FN, conteste de son côté « toute responsabilité » dans cette affaire, a fait savoir son avocat.

Délit de discrimination

« Il s’agit par ailleurs d’une procédure bâillon, entamée par une association militante pour confisquer le débat sur une question de société », a affirmé Me David Dassa-Le Deist, qui conteste le « caractère discriminatoire » de la recommandation. Côté partie civile, la Maison des Potes pointe du doigt un « parti qui s’attaque aux valeurs de la République ».

« Le RN a donné l’ordre à tous ses candidats de commettre un délit de discrimination. Un parti qui donne des consignes hors la loi est un parti hors la loi », a estimé Samuel Thomas, président de l’association. Selon l’avocat de Marie-Thérèse Costa-Fesenbeck, Me Rodolphe Bosselut, « il n’y a au fond aucune forme de provocation à la discrimination » dans ce guide qui « rappelait simplement les thématiques de la campagne ».