CRIMELa préméditation retenue après la mort violente du prêtre en Vendée

Prêtre tué en Vendée : La préméditation a été retenue contre l’unique suspect

CRIMEL’homme arrêté en août 2021 a été mis en examen pour « assassinat », annonce le parquet de la Roche-sur-Yon
Frédéric Brenon

F.B. avec AFP

Dans la nuit du 8 au 9 août 2021 à Saint-Laurent-sur-Sèvre, en Vendée, le père Olivier Maire avait succombé à des « coups violents » portés à la tête. Le corps sans vie du religieux avait été retrouvé le matin, provoquant une vive émotion en France et, plus particulièrement, au sein de la communauté catholique. Un peu plus d’un an après le drame, l’unique suspect a été mis en examen pour « assassinat », annonce ce vendredi le procureur de la République de La Roche sur Yon.

« Conformément aux réquisitions du parquet il a été placé en détention provisoire à l’issue d’un débat contradictoire devant le juge des libertés et de la détention », précise le magistrat dans un communiqué. Décrit comme instable psychologiquement, le suspect, Emmanuel Abayisenga, s’était rendu de lui-même à la gendarmerie en s’accusant du crime le lendemain du meurtre, était hospitalisé en milieu psychiatrique depuis le 9 août 2021.

Suspecté aussi de l'incendie de la cathédrale

Arrivé en France en 2012, ce Rwandais aujourd’hui âgé de 41 ans est également suspecté d’avoir incendié la cathédrale de Nantes, en juillet 2020, des faits dont il s’était également accusé. Il était hébergé par la congrégation de pères montfortains, dont Olivier Maire était le père provincial, dans le cadre de son contrôle judiciaire suite à cet incendie, en attente de son procès.

Issu d’une famille dont plusieurs membres ont participé au génocide Tutsi, Emmanuel Abayisenga a vu sa demande d’asile politique rejetée, et était sous le coup d’une troisième obligation de quitter le territoire français au moment de sa mise en cause dans l’incendie. Celle-ci n’a pas été exécutée en raison de son contrôle judiciaire.

Après son arrivée en Loire-Atlantique, Emmanuel Abayisenga, qui fait partie d’une fratrie de douze enfants au sein d’une famille catholique très pieuse, ne fréquentait guère la diaspora rwandaise mais participait à la vie de la communauté catholique nantaise.



Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti avait assisté aux obsèques du prêtre de 60 ans, lesquels avaient rassemblé plusieurs dizaines de fidèles à Saint-Laurent-sur-Sèvre. Le pape François lui-même avait, à l’époque, évoqué sa « douleur » après la mort du prêtre.