VEnGEANCELe père qui a tabassé l’agresseur de sa fille poursuivi pour violences

Roanne : Le père qui a tabassé l’agresseur mineur de sa fille poursuivi pour « violences aggravées »

VEnGEANCESoupçonné d’avoir agressé sexuellement une enfant de 6 ans à Roanne, un adolescent a été arrêté par le père de la fillette puis passé à tabac avant d’être livré à la police
Caroline Girardon

Caroline Girardon

L'essentiel

  • Dans la nuit de vendredi à samedi, une petite fille de 6 ans a été agressée sexuellement par un individu s’étant introduit dans sa chambre, à Roanne.
  • Le lendemain, le père de l’enfant convaincu d’avoir reconnu le suspect a interpellé un adolescent de 16 ans qui s’apprêtait à escalader le grillage de sa propriété.
  • Pour l’avoir frappé à coups de câble électrique avant de le livrer à la police, il sera poursuivi pour « violences aggravées ».

«Il a été frappé de manière extrêmement grave ». Interpellé alors qu’il s’apprêtait à escalader le grillage de la propriétaire, dans laquelle il est soupçonné d’avoir agressé sexuellement la veille une fillette de 6 ans, un mineur isolé a été passé à tabac par le père de l’enfant et trois amis, venus lui prêter main-forte. « Fouetté avec un câble électrique » avant d’être livré à la police, l’adolescent a été hospitalisé en urgence et s’est vu délivrer l’équivalent de 10 jours d’ITT.

Le père de la fillette qui a voulu se venger sera poursuivi pour « violences aggravées », ses amis aussi, confirme le procureur de la république de Roanne. Ils seront convoqués d’ici quelques jours au commissariat.

« Nous ne sommes pas au Far-West »

« La justice apportera la réponse qui s’impose, car il est inadmissible de s’arroger le droit de faire justice soi-même. Nous sommes dans un état de droit, pas au Far-West », indique<br/&gt;au Progrès Abdelkrim Grini, procureur de la République.

De son côté, le père de famille assume son geste. « Vous auriez fait la même chose à ma place. Je ne pensais plus qu’à ma fille. Même si je n’aurais pas dû faire cela, je ne regrette en aucun cas », a-t-il indiqué mardi matin sur BFM. « Aujourd’hui, je me retrouve accusé, c’est le monde à l’envers. Si je dois prendre 30 ans, je prendrai 30 ans mais je ne regrette pas », insiste-t-il.

Incarcéré, l’adolescent nie les faits

« Je trouve regrettable qu’on justifie et légitime la violence et le droit de se faire justice soi-même, c’est inadmissible, répond encore le procureur de la République. Quand bien même il (le suspect) aurait commis les faits pour lesquels il a été mis en examen, ça ne donnait pas le droit au père de famille de se comporter comme il l’a fait surtout que le mis en cause conteste les faits et il est toujours présumé innocent. »

L’adolescent, mis en examen pour agression sexuelle sur mineurs, a été incarcéré dimanche à l’issue de son hospitalisation.