Attentat de Nice : L’auteur d’un message haineux contre les victimes condamné à un an de prison ferme
PROCES•L’individu de 21 ans avait déjà été condamné pour apologie du terrorisme, menace de mort, usurpation d’identité et envoi réitéré de messages malveillants20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- L’auteur d’un message haineux à l’encontre des victimes de l’attentat sur la promenade des Anglais à Nice, qui a fait 86 morts le 14 juillet 2016, a été condamné lundi à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel d’Auxerre.
- En détention provisoire depuis le 13 septembre, le prévenu de 21 ans a également été condamné à un suivi sociojudiciaire de trois ans, avec injonction de soin.
- Le jeune homme avait diffusé sur Instagram, le 28 août 2022, des images du camion-bélier qui a foncé dans la foule, accompagné du commentaire « Nissa merda, 80 fachos disparus ».
«Je ne voulais pas faire l’apologie du terrorisme. C’était pour attirer l’attention », a-t-il tenté de se justifier. L’auteur d’un message haineux à l’encontre des victimes de l’attentat sur la promenade des Anglais à Nice, qui a fait 86 morts le 14 juillet 2016, a été condamné lundi à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel d’Auxerre.
Le représentant le ministère public avait requis dix-huit mois fermes. En détention provisoire depuis le 13 septembre, le prévenu, âgé de 21 ans, a également été condamné à un suivi sociojudiciaire de trois ans, avec injonction de soin.
Des vidéos de décapitation dans son téléphone
Le jeune homme, habitant d’Auxerre, a été reconnu coupable d’avoir diffusé sur Instagram, le 28 août 2022, des images du camion-bélier qui a foncé dans la foule, accompagné du commentaire « Nissa merda, 80 fachos disparus ». Plusieurs vidéos et images de décapitation ainsi que des photos des talibans ont été retrouvées dans son téléphone portable. « Je trouvais ces vidéos intrigantes. Elles m’interpellaient. Je les envoyais parce que je ne voulais pas les garder pour moi », a-t-il affirmé.
Le prévenu avait déjà été condamné en juillet 2020, pour des faits commis alors qu’il était mineur, à cinq mois d’emprisonnement avec sursis probatoire pour apologie du terrorisme et menace de mort. Il avait également été condamné à un an et quatre mois d’emprisonnement avec dix mois de sursis probatoire renforcé en février 2022 pour menace de mort, usurpation d’identité et envoi réitéré de messages malveillants.
« Pour moi, c’est un islamiste »
Placé à l’Aide social à l’enfance plus jeune, il est aujourd’hui sous curatelle renforcée. Une première expertise psychiatrique, demandée dans le cadre de son procès de lundi, avait conclu à une altération du discernement mais une seconde avait plus tard estimé qu’il s’agissait seulement d'« une vulnérabilité propice à des éléments d’endoctrinements ». « Pour moi, c’est un islamiste », a estimé Carolina Mondino, victime des attentats et membre de l’association Life for Nice.
Notre dossier sur l'attentat de Nice« Pour lui, il s’adressait uniquement aux supporteurs de Marseille », a plaidé son avocat, Ahamada Chamssoudine, faisant référence au club de l’OM dont le prévenu est supporteur. « Il n’y avait pas de glorification de l’acte terroriste », a estimé le conseil.
« Je tenais à m’excuser auprès des victimes. Je sais que, pour vous, je le pensais, mais vraiment, je ne le pensais pas », a déclaré à l’audience le prévenu. Celle-ci s’est tenue alors que le procès de l’attentat du 14-Juillet se poursuit à Paris.