Treize personnes interpellées pour « cyberharcèlement » et « menaces de mort » contre Magali Berdah
ENQUETE•Une enquête a été ouverte en juin dernier, après une plainte de Magali Berdah, par le pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH)Manon Aublanc
Treize personnes, soupçonnées d’avoir menacé sur les réseaux sociaux Magali Berdah, ont été interpellées à travers le pays et placées en garde à vue mercredi 19 octobre, indique à 20 Minutes le parquet de Paris, confirmant une information de Franceinfo.
Le 1er juin, après une plainte de la célèbre agente des influenceurs de la téléréalité, une enquête avait été ouverte par le pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) du parquet de Paris.
Devant le tribunal en 2023
Coordonnées par l’office central de lutte contre les crimes contre l’humanité (OCLCH), les investigations ont donc permis d’identifier et d’interpeller 13 personnes, originaires du Var, de la Moselle, de Seine-Saint-Denis, de Gironde, des Hauts-de-Seine, de la Sarthe, des Alpes-Maritimes, de Corse, de Seine-Maritime et de Paris, précise le parquet.
A l’issue de leur garde à vue, une convocation a été donnée à douze personnes - onze hommes et une femme -. Elles seront jugées par le tribunal correctionnel de Paris en 2023 pour des chefs de « cyberharcèlement aggravé, pour certains, à raison de la religion, et menaces de mort, pour certains, à raison de la religion ». La garde à vue de la treizième personne a été levée, sans poursuites.
« Plus de 100.000 messages » haineux
Depuis plusieurs mois, la papesse des influenceurs accuse le rappeur Booba d’avoir initié une vague de cyberharcèlement à son encontre. Au mois de mai, le duc de Boulogne avait partagé le hashtag #influvoleurs sur son compte Instagram. L’occasion, selon lui, de dénoncer les pratiques de certains influenceurs, représentés par Magali Berdah, qui feraient la promotion de produits jamais reçus ou contrefaits. Quelques jours plus tard, sur Twitter, il avait qualifié ces influenceuses de « pédo-sociopathes » et de « voleuses, arnaqueuses, manipulatrices ». « Avec ou sans moi, une armée s’est réveillée. Attention… », avait-il écrit.
Des propos qui ont entraîné une vague de haine contre Magali Berdah, accuse-t-elle. La directrice de Shauna Events a affirmé avoir reçu des menaces de mort et des messages haineux à caractère antisémite. « Cet homme qui se dit lanceur d’alerte est un harceleur. Ce qui se passe est très grave, ça se fait aux yeux de tous », a-t-elle notamment déclaré lors d’une conférence de presse à Paris, mi-septembre, sans jamais nommer Booba.
Présent à ses côtés, son avocat, Me Antonin Gravelin-Rodriguez, a listé les « plus de 100.000 messages » qui l’auraient visée, elle ou ses proches, certains à caractère antisémite.