ASSISESLe policier condamné pour avoir éborgné un supporter fait appel

Reims : le policier condamné pour avoir éborgné un supporter de foot fait appel

ASSISESLe fonctionnaire a écopé de deux ans de prison avec sursis lors de son procès aux assises de la Marne
20 Minutes avec agence

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Un policier a été condamné début octobre à deux ans de prison avec sursis par les assises de la Marne pour avoir éborgné un supporter corse avec sa matraque. Ce drame avait eu lieu lors d’échauffourées après le match Reims-Bastia en 2016. Le fonctionnaire a décidé de faire appel de sa condamnation, a indiqué lundi son avocat. « Certains considèrent que deux ans avec sursis, c’est cadeau. Nous, on considère que ce n’est pas justifié », a déclaré Me Nicolas Brazy à l’AFP, confirmant une information de France Bleu Champagne-Ardenne. Il affirme que son client « doit être acquitté ».

À l’issue d’un match remporté par Bastia à Reims le 13 février 2016, le policier avait fait usage de sa matraque télescopique contre Maxime Beux, un supporter bastiais, dans le centre-ville de Reims, entraînant la perte de son œil gauche. La Cour d’assises l’avait condamné début octobre à deux ans de prison avec sursis, jugeant que l’usage de son arme n’était ni « absolument nécessaire », ni « proportionné ».

Une prise en charge médicale trop tardive

L’incident avait eu lieu après une poussée de tension entre policiers et supporters. Déjà victime d’un jet de fumigène, l’accusé s’était lancé à la poursuite de la victime, qui venait de donner un coup de pied dans sa voiture, et lui avait asséné ce coup de matraque.

Maxime Beux, 22 ans à l’époque, sera menotté, malgré une blessure saignante, et placé en garde à vue. Sa prise en charge par les secours n’interviendra que plus d’une heure plus tard. Interdit de stade à deux reprises en 2014 et 2017, l’homme avait accepté le verdict de la Cour d’assises, affirmant qu’un acquittement aurait pour lui constitué un « scénario catastrophe ». Son avocat, Me François Fabiani, avait salué un verdict qui reconnaît des « violences volontaires avec arme ayant entraîné une infirmité permanente », ainsi que « la qualité de victime » de son client.



Le policier privé de port d’arme

Le policier, un ancien de la BAC âgé de 50 ans, est désormais en service dans un commissariat de Reims et privé du port d’arme. Il encourait 15 ans de réclusion criminelle. À la barre, il avait rejeté toute idée de « violences volontaires », estimant avoir agi de manière proportionnée et en obéissant à des ordres.