RADICALISATIONUn Breton récidiviste condamné à Lille pour apologie du terrorisme

Lille : Un Breton récidiviste condamné pour apologie du terrorisme

RADICALISATIONL’homme, déjà condamné plusieurs fois par le passé, avait été arrêté le 1er septembre pour avoir publié des messages appelant à la guerre islamiste
Frédéric Brenon

F.B. avec AFP

Il était sorti de prison il y a moins d’un an, après avoir tenté d’aller combattre en Syrie. Le tribunal correctionnel de Lille a condamné lundi à trois ans d’emprisonnement ferme, pour apologie du terrorisme en récidive, un trentenaire breton converti à l’islam. Cet homme de 33 ans, originaire de Paimpol (Côtes-d’Armor), avait appelé au djihad sur un forum Telegram quelques mois après sa libération. Le tribunal lillois lui a également imposé sept années de suivi socio-judiciaire, soulignant « ses antécédents » et « sa dangerosité » : « le prévenu croit ce qu’il dit et paraît prêt à passer des mots aux actes ».

L’enfance chaotique du jeune homme a été suivie d’une série d’allers-retours en prison et il est passé de la petite délinquance à la radicalisation violente. L’avocat de la défense avait demandé au tribunal de ne pas renvoyer son client, Julien Le Prado, derrière les barreaux, afin qu’il poursuive le « long chemin » de déradicalisation entamé à sa sortie fin 2021, après une peine de sept ans pour avoir tenté d’aller combattre en Syrie.

Délaissé par sa mère, le Paimpolais avait été condamné dès ses 16 ans pour des vols, menaces ou recel. Après des violences conjugales avec armes, il a effectué à partir de 2012 son premier long séjour en prison, au cours duquel il s’est converti à un islam particulièrement radical au contact de détenus. Peu après sa libération, il a de nouveau été arrêté, en même temps que quatre hommes et une femme, pour avoir tenté d’aller combattre en Syrie.

Il réfute des liens avec des groupes djihadistes

Condamné à sept ans de réclusion, il a été libéré en décembre 2021, avec l’accompagnement d’une association pour se réinsérer. Mais en août, il publiait sur le groupe Telegram d’un idéologue intégriste musulman une série de messages qui attiraient l’attention de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), entraînant son arrestation le 1er septembre. « On ne retournera à un Etat islamique que dans le sang et la mort », écrivait-il, glorifiant « ceux qui font tout pour recréer un Etat » islamique.



Barbe sans moustache, il avait reconnu lors de l’audience être l’auteur des publications visées, indiquant qu’il n’avait « pas vraiment changé » de convictions mais qu’il s’agissait « juste d’une discussion ». « J’ai parlé de combattre, il y a des musulmans qui souffrent, il faut leur venir en aide », avait-il insisté, citant Rohingyas ou Ouïghours. « A aucun moment je ne dis aux gens de faire des attentats suicides », avait-il martelé, écartant tout lien avec des groupes djihadistes comme Al-Qaida ou l’Etat islamiste.