Nice : Marlène Dietrich jugée pour un assassinat sans cadavre
COUR D’ASSISES•Marlène Dietrich, homonyme de l’actrice, est soupçonnée d’avoir joué un rôle dans la disparition de Thibault Fenu, avait qui elle entretenait une liaison en octobre 2015. Son autre amant s’est suicidé en laissant une vidéo d’aveuxE.M.
L'essentiel
- A partir de ce vendredi, Marlène Dietrich, 40 ans, va comparaître devant la cour d’assises des Alpes-Maritimes.
- Elle est accusée d’avoir joué un rôle dans la disparition de Thibault Fenu, 32 ans à l’époque.
- Les débats doivent durer six jours.
Que s’est-il passé le 22 octobre 2015 au Cannet, dans les Alpes-Maritimes ? Où est le corps de Thibault Fenu ? Quelle est la raison du suicide de Seeman Mansour en mars 2016 ? La cour d’assises des Alpes-Maritimes à Nice va tenter de répondre à ces questions à travers le procès de Marlène Dietrich, qui est le lien des tragiques histoires des deux jeunes hommes. Cette femme de 40 ans aujourd’hui, homomyme de l’actrice de L’Ange bleu, est accusée d’assassinat et est jugée depuis ce vendredi pour déterminer le rôle qu’elle a tenu dans ces disparitions.
D’après les informations du Parisien, Marlène Dietrich a entretenu une relation avec ces deux personnes, quasiment en même temps. Thibault, âgé de 32 ans à l’époque, est tombé amoureux d’elle en 2013, alors qu’il était en vacances sur la Côte d’Azur. Il s’est ensuite installé quelques mois chez elle avant de retourner à Paris, désespéré par la trop grande tâche qu’était de protéger la femme qu’il aimait d’un soi-disant réseau de proxénète.
Seeman, âgé de 17 ans au début de la relation qui a commencé en août 2015, atteint de schizophrénie, était aussi fou d’elle au point de développer une haine profonde envers Thibault qu’il croyait violent envers Marlène selon ce qu’elle lui racontait.
Une rencontre meurtrière
Les deux hommes ne vont se croiser qu’une seule fois. Le soir du 22 octobre 2015, au Cannet. Marlène, qui a débarqué à Paris quelques jours plus tôt, réussit à convaincre Thibault de revenir avec elle sur la Côte d’Azur. Une fois arrivé, ce dernier, se sentant suivi depuis la gare, envoie des textos à sa mère, lui indiquant l’adresse de sa compagne. D’après les témoignages des amis de Seeman, Thibault aurait ensuite été tué par le mineur, qui aurait suivi les directives de son amante. Ils seraient ensuite partis tous les deux enterrer le corps.
La mère de Thibault, Marguerite de Saint-Mareville, sans nouvelle de son fils depuis cinq jours, s’est alors rendue chez Marlène, qu’elle a trouvée très sereine et qui lui a indiqué qu’il était déjà reparti. Pas convaincue, Marguerite signale au commissariat de Cannes la disparition inquiétante de son enfant.
Les enquêteurs vont trouver quelques mois plus tard, Seeman, à peine majeur, pendu dans la forêt. Une vidéo de lui laisse croire à des aveux : « Je sais que je ne suis pas un tueur, […] je n’y arrive plus. Je ne pourrai jamais vivre avec ça parce que je n’ai plus ma Cataleya à moi », le surnom qu’il avait choisi pour Marlène, qui fait référence à une fleur de la famille des orchidées et signifie « jolie fleur » ou « fleur divine ». Marlène finit par avouer en garde à vue avoir été témoin d’une bagarre « qui aurait mal tourné » entre ses deux amants. Mais finalement, se rétracte.
Une « tendance à la manipulation »
Toujours selon Le Parisien, elle a été examinée par un expert qui a alors conclu qu’elle a une « tendance à la manipulation » et une « facilité fabulatoire » en lien avec une histoire traumatique, une agression sexuelle d’un compagnon de sa mère. Il dresse également le portrait d’une femme marquée par des carences affectives précoces et un « vécu abandonnique », en recherche permanente d’attention.
En détention depuis cinq ans, elle compte prouver son innocence lors de ce procès dont les débats doivent durer six jours. La mère de Thibault réclame surtout, « qu’elle dise où est le corps de [son] enfant », relate Nice-Matin.