JUSTICEA Marseille, 23 jeunes militants identitaires jugés pour des violences

A Marseille, 23 militants de Génération Identitaire sont jugés pour des violences, dégradations et séquestration

JUSTICEA la barre, 23 jeunes d’extrême droite vont devoir répondre de cette action violente pour laquelle ils encourent jusqu’à cinq ans d’emprisonnement
Caroline Delabroy

C.D.

L'essentiel

  • Vingt-deux jeunes militants d’extrême droite, venus de toute la France, ont fait violemment irruption en octobre 2018 dans les locaux du siège de l’association SOS Méditerranée à Marseille.
  • Placés sous contrôle judiciaire, ils comparaissent à partir de lundi devant le tribunal judiciaire de Marseille.

Quatre ans après ce jour du 5 octobre 2018, où le siège de SOS Méditerranée à Marseille est violemment envahi par des militants de Génération Identitaire, le procès s’ouvre ce lundi devant le tribunal judiciaire de Marseille. Si le groupuscule d’extrême droite a depuis été dissous pour incitation à la discrimination, la haine et la violence, ses 23 membres et sympathisants ayant participé à l’action devront répondre à la barre des chefs de « participation à un groupement formée en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction ou dégradations de biens » et « de violence commise en réunion suivie d’incapacité supérieure à 8 jours ». L’ordonnance de renvoi fait également état de « séquestration » des salariés et bénévoles de l’association humanitaire présents sur place au moment de l’intrusion.



Des faits pour lesquelles ils encourent jusqu’à cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende. Le conseil de plusieurs d’entre eux, Maître Pierre-Vincent Lambert, a indiqué à l’AFP qu’il ne souhaitait pas s’exprimer avant l’audience. Aujourd’hui âgés de 22 ans, pour les plus jeunes, à 39 ans pour le plus âgé, les 19 hommes et quatre femmes qui vont être successivement appelés à la barre viennent de toute la France. Parmi les prévenus jugés jusqu’au 19 octobre, figure la médiatique Anne-Thaïs du Tertre d’Escœuffant, dite Thaïs d’Escufon, ex-porte-parole du mouvement. A la veille du procès, depuis Toulouse où elle vit, elle réfute les violences et dénonce un « tissu de mensonges » qui relève « de l’acharnement politique et non du juridique ».

« Un palier a été franchi »

A son image, plusieurs prévenus étaient lycéens et étudiants au moment des faits. Rendez-vous avait été donné à Marseille, à la veille d’une « vague orange » de solidarité dans une soixantaine de villes en France mais aussi à l’étranger ; pour sauver l’Aquarius, le premier navire de l’association pour le sauvetage des migrants en mer Méditerranée.

Après avoir fait brutalement irruption au siège de l’ONG, les militants du mouvement d’extrême droite avaient déployé une banderole accusant SOS Méditerranée d’être « complice du trafic d’êtres humains ». « Depuis notre existence, nous avons connu d’innombrables attaques auxquelles nous avons toujours refusé de répondre, pour se concentrer sur notre mission de sauvetage. Un palier a été franchi et nous sommes obligés de réagir et de rétablir certaines vérités aujourd’hui », avait déclaré Francis Vallat, président d’SOS Méditerranée, peu après lors d’une conférence de presse. Il sera présent lundi à l’ouverture du procès.