Ils sont accusés d’avoir volé une grande quantité de téléphones portables dans les rues de Rennes, la marchandise étant ensuite acheminée vers l’Algérie pour être revendue. Onze personnes âgées de 26 à 43 ans sont jugées jusqu’à mercredi devant le tribunal correctionnel pour vol en réunion et recel en bande organisée. L’enquête avait démarré en septembre 2020 à la suite de vols récurrents de téléphones perpétrés durant l’été dans le centre-ville de la capitale bretonne, notamment place des Lices et dans le quartier Saint-Michel. Selon le procureur de la République de Rennes, ces vols étaient souvent l’œuvre de « mineurs non accompagnés délinquants » qui sévissaient tard le soir ou dans la nuit, profitant de l’état d’ivresse des victimes pour les dépouiller.

Les investigations avaient finalement permis de mettre au jour une filière complète basée dans le Val-de-Marne. Ses membres récupéraient ainsi les téléphones volés afin de les reconditionner et de les acheminer en Algérie « par l’intermédiaire de simples voyageurs, de stewards d’une compagnie aérienne, avec la complicité d’un douanier algérien ou encore par envois de colis DHL », précise Philippe Astruc.

Des stewards algériens sur le banc des accusés

Après l’ouverture d’une information judiciaire le 19 février 2021, la tête présumée du réseau avait été identifiée. Basé à Ivry-sur-Seine, il « recelait depuis plusieurs années des téléphones portables en très grande quantité ». Dix-neuf téléphones portables en cours de reconditionnement, de nombreux chargeurs et câbles de connexion ainsi qu’un véhicule Maserati avaient été saisis à son domicile. Six stewards algériens, deux voleurs rennais ainsi que plusieurs receleurs basés en région parisienne avaient également été interpellés.

Les prévenus encourent des peines de dix ans de prison et 750.000 euros d’amende pour l’infraction de recel en bande organisée et de cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende pour celui de vol en réunion.