Montpellier : La justice rejette la requête des épiceries de pouvoir rouvrir la nuit
TRIBUNAL•L'arrêté de la commune impose aux établissements de fermer le week-end pendant les vacancesN.B.
L'essentiel
- La justice a rejeté la requête d’épiceries de nuit de Montpellier qui contestait l’arrêté leur imposant une fermeture la nuit le week-end pendant les vacances.
- Dans son jugement, le tribunal administratif estime qu'« aucune atteinte grave et manifeste illégale à une liberté fondamentale n’est avérée ».
- « Nous sommes des épiceries de nuit, alors si on nous impose de fermer la nuit… On n’existe plus », confiait un épicier montpelliérain, le 4 mai dernier, à « 20 Minutes ».
La ville de Montpellier (Hérault) a gagné son bras de fer contre les épiceries de nuit. Le tribunal administratif a rejeté, jeudi, la requête de cinq établissements, qui demandaient la suspension de l’arrêté qui impose leur fermeture de 22 heures à 6 heures du jeudi au dimanche inclus, du 1er juin au 30 septembre, ainsi que pendant les vacances de Printemps et de la Toussaint. Dans sa requête, les épiceries de nuit pointaient « des conséquences très importantes » sur le chiffre d’affaires, « qui va connaître une baisse en moyenne supérieure à 60 % », lit-on, dans le jugement.
Dans son jugement, le tribunal administratif estime qu'« aucune atteinte grave et manifeste illégale à une liberté fondamentale n’est avérée, la restriction des horaires d’ouverture des (...) épiceries de nuit en période estivale, qui existe depuis 2012 pour le centre de Montpellier, répond de façon proportionnée à la nécessité de lutter contre les nuisances sonores, les atteintes à la salubrité et à la tranquillité publique, lesquelles sont établies, ainsi qu’à accroître la sécurité routière ». Par ailleurs, le tribunal note que la requête « est irrecevable », l’arrêté n’ayant pas été contesté dans les délais.
« J'invite à questionner ce modèle économique »
« Les épiceries de nuit génèrent (…) des problèmes de nuisances sonores, de rassemblements, des problèmes liés à des automobilistes qui se garent en double, voire en triple file sur la chaussée », expliquait à 20 Minutes, le 4 mai, Sébastien Cote (PS), l’élu à la sécurité. C’est aussi une manière de lutter contre l’alcoolisation massive.
« J’invite à questionner ce modèle économique qui repose, pour l’essentiel, sur la vente d’alcool, détaillait l’adjoint au maire. Et je ne parle même pas des nombreuses fermetures administratives, qui ne cessent de tomber, sur des épiceries de nuit, parce qu’elles vendent des cigarettes à l’unité, du tabac à chicha… »
« Nous sommes des épiceries de nuit, alors si on nous impose de fermer la nuit… On n’existe plus », confiait de son côté Mounir Letaief, président d’une association d’épiciers à Montpellier. « La journée, ça ne sert à rien d’ouvrir, avec tous les petits supermarchés. Je ne crois pas que l’on va survivre. » Sans compter, selon cet épicier, les services de livraison ultra-rapides, qui « vendent les produits moins chers qu’on ne les achète ».