VERDICTDouze et huit ans de prison pour les parents d'un bébé battu à mort

Cannes : Douze et huit ans de prison pour les parents d'un bébé secoué et battu à mort

VERDICTLa mère d’un nourrisson mort à moins de cinq mois a été reconnue coupable « de violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner »
Fabien Binacchi

F.B.

C’est la courte vie de Driss et sa fin tragique que la Cour d’assises des Alpes-Maritimes vient d’examiner. Né le 18 décembre 2017 à Cannes, ce bébé est mort moins de cinq mois plus tard, battu et secoué.

Déjà en détention depuis quatre ans, sa mère, chez qui « une dépression post-partum sévère » a été diagnostiquée, a été condamnée mercredi à douze ans de réclusion. Son père, qui comparaissait libre, a de son côté écopé de huit ans de prison, rapporte Nice-Matin. Il a été incarcéré à l’issue du procès.

Devenu son « souffre-douleur »

Pour cette femme de 43 ans, reconnue coupable « de violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner », la cour a retenu une « altération du discernement ». après l’arrivée de jumeaux prématurés, « j’étais épuisée, énervée, j’ai fait un rejet », a-t-elle dit à l’audience. Driss, devenu son « souffre-douleur », était le frère de Zina. Tous deux étaient nés quatorze mois après Donia, leur aînée, détaille le quotidien régional. Et toute la famille vivait dans un studio de 30 m2.

« Jamais elle n’a éludé les actes commis, a précisé son avocat, cité par Nice-Matin. Tout le monde placé dans les mêmes conditions peut connaître un moment de bascule par fatigue, par usure. Elle n’avait aucun secours de son conjoint. » Celui-ci, décrit comme immature, admet uniquement des gestes « légers ».

Le parquet avait requis dix ans de prison à son encontre, en plus d’une interdiction définitive du territoire. Il avait également réclamé vingt ans de réclusion contre la mère.