Alliance critique la mise en examen du policier qui a tiré sur le Pont-Neuf

Morts sur le Pont-Neuf à Paris : La mise en examen du policier « inadmissible » pour le syndicat Alliance

ENQUETELe parquet a décidé de mettre l’agent en examen pour « homicide volontaire »
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Vent de colère chez Alliance. Le syndicat de police, classé à droite, a jugé ce mercredi « inadmissible » la décision des juges d’instruction de mettre en examen pour « homicide volontaire » le policier qui a tué dimanche sur le Pont-Neuf, à Paris, deux hommes qui auraient forcé un contrôle.

« A ce stade de nos informations, Alliance ne peut accepter que notre collègue soit la victime du système judiciaire qui continue à rester l’ombre de lui-même », écrit le syndicat dans un tract, dénonçant une décision qui vient « remettre en cause notre institution et nos policiers. »

Un rassemblement prévu

Alliance, l’un des principaux syndicats de police chez les gardiens de la paix, avait créé la polémique en mai 2021 en déclarant, par la voix de son secrétaire général, Fabien Vanhemelryck, lors d’un rassemblement devant l’Assemblée nationale : « le problème de la police, c’est la justice ».

Se déclarant « pour la légitime défense et la présomption de légitime défense », une mesure défendue par Marine Le Pen pendant sa campagne présidentielle, mais rejetée par le président réélu Emmanuel Macron, l’organisation appelle à un rassemblement lundi à 12 heures à la « Fontaine Saint-Michel, face au Tribunal de Paris ».

Le syndicat concurrent d’Alliance, Unité SGP Police, a dit « prendre acte » de la décision de la justice sans « prendre des positions pouvant porter préjudice » au collègue mis en examen. L’organisation rappelle cependant sa demande de mettre en place « une juridiction et des magistrats spécialisés aguerris aux difficultés du métier de policier ».

Libre sous contrôle judiciaire

Le gardien de la paix de 24 ans, mis en examen pour « homicide volontaire » sur le conducteur, est également mis en examen pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner » s’agissant du passager avant, et pour « violences volontaires aggravées par personne dépositaire de l’autorité publique » envers le passager arrière.

Le policier a été laissé libre, sous contrôle judiciaire. Il a interdiction de quitter le territoire « sauf exception », de paraître à Paris, d’entrer en contact avec le service de police auquel il appartient pendant six mois, d’exercer en tant que policier impliquant un contact avec le public, ainsi que de port d’arme et de contact avec les victimes. Il a aussi une obligation de soins.