Au procès du 13-Novembre, Salah Abdeslam questionné pour la dernière fois

Procès du 13-Novembre : Salah Abdeslam questionné une dernière fois ce mercredi

INTERROGATOIRELa cour d’assises spéciale doit se concentrer ce mercredi sur l’emploi du temps le soir du 13 novembre 2015 du seul membre encore en vie des commandos djihadistes
20 Minutes avec AFP

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Quel choix va faire ce mercredi Salah Abdeslam ? Le silence ou les confidences ? Le principal accusé au procès du 13-Novembre va être interrogé une ultime fois, sur les heures ayant suivi les attentats auxquels il a dit avoir « renoncé » et sur sa cavale de quatre mois.

Lors de son précédent interrogatoire, le 30 mars, le seul membre encore en vie des commandos djihadistes qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis avait surpris et déçu une salle comble, en décidant, pour la première fois en sept mois d’audience, de faire usage de son droit de se taire. La cour d’assises spéciale de Paris devait alors le questionner sur cette nuit de terreur, s’il avait bien fait « marche arrière » en n’actionnant pas sa ceinture d’explosifs comme il l’avait laissé entendre six semaines plus tôt. Mais elle a attendu vainement les plus amples explications promises alors. Tout juste Salah Abdeslam a-t-il consenti à réaffirmer qu’il avait « renoncé à enclencher » son gilet explosif.

Le XVIIIe était-il une cible ?

Son dernier interrogatoire doit se concentrer sur son emploi du temps le soir du 13 novembre 2015, alors que Paris sombre dans l’effroi et la sidération. A 21h59, Salah Abdeslam abandonne sur une place du XVIIIe arrondissement de Paris la voiture avec laquelle il a convoyé les trois kamikazes du Stade de France, toujours muni de son gilet explosif.

Les explosions ont déjà retenti devant l’enceinte sportive, trois hommes parmi lesquels se trouvait son frère aîné, Brahim, ont mitraillé les terrasses à l’est de Paris et le massacre du Bataclan a commencé depuis douze minutes. Salah Abdeslam envisageait-il « autre chose » ? Le communiqué de revendication de l’Etat islamique mentionne une attaque dans le XVIIIe arrondissement, et il est le seul membre des commandos à s’y être rendu.

La cour va aussi tenter d’avoir des réponses sur sa fuite vers la Belgique. Le soir des attentats, il avait appelé plusieurs de ses « copains » à Bruxelles, dont Mohammed Amri puis Hamza Attou, aujourd’hui ses coaccusés, pour qu’ils viennent le récupérer et le ramènent en Belgique. Interrogés mardi, les deux hommes ont regretté « l’erreur » d’une vie, répétant qu’ils ne s’étaient à « aucun moment » doutés que leur « pote » de Molenbeek était impliqué dans les attaques. Reste à savoir si ce mercredi Salah Abdeslam cherchera une nouvelle fois à les dédouaner comme il l’avait fait au deuxième jour du procès, le 9 septembre.