Un policier à la barre. Un commandant en poste à Rouen (Seine-Maritime) a été jugé il y a quelques jours devant le tribunal correctionnel d’Amiens (Somme) pour des faits de harcèlement moral, rapporte Libération. Deux ans de prison avec sursis et trois années d’interdiction d’exercer son métier ont été requis. Le délibéré doit être rendu en mai.
A l’époque chef de la brigade des stups de Rouen, « et bientôt muté au Havre », il aurait « poussé à bout » son adjointe, explique Paris Normandie. Cette dernière avait déposé plainte début 2021 pour des faits datant de 2017. La plaignante avait bénéficié de 30 jours d’ITT pour stress post-traumatique. « Je ne voulais pas qu’il détruise d’autres personnes », a-t-elle expliqué à la barre du tribunal, relate Libération. Elle aurait saisi la justice en découvrant que son ancien chef s’apprêtait à reprendre des responsabilités managériales.

« Il lui était difficile de manager aux côtés d’une femme avec autant de charisme que lui »

Une affaire qui aurait été « étouffée » par sa hiérarchie, aux yeux de l’accusation et la partie civile. Lors du procès – dépaysé dans la capitale picarde compte tenu des liens entre les magistrats normands et le mis en cause – le ministère public a reproché à ce quinquagénaire « d’avoir violemment dénigré et isolé son adjointe du reste du service » à son retour de congés.
Pour la procureure, il s’agissait de « montrer les gros bras pour prouver que c’était lui le chef, là où il lui était difficile de manager aux côtés d’une femme avec autant de charisme que lui ».