Le Mans : Huit suspects, dont un élu guyanais, mis en examen pour trafic de cocaïne
DROGUE•L'élu arrêté au Mans est un adjoint au maire de la commune de Saint-Laurent-du-Maroni (Guyane). Il a été placé en détention provisoire, comme six autres suspectsF.B. avec AFP
Un coup de filet payant après huit mois d’enquête. Huit personnes ont été mises en examen pour trafic de cocaïne entre la Guyane et la ville du Mans, et sept placées en détention provisoire, dont un élu local guyanais, annonce ce mardi Delphine Dewailly, la procureure de la République du Mans.
L’enquête a démarré suite à des informations collectées par la section de recherches de la gendarmerie d’Angers, cette dernière soupçonnant « l’existence d’un trafic de cocaïne sous forme d’ovules » ingérés par des passagers de vols reliant la Guyane à la ville du Mans, a indiqué la procureure. Un « réseau criminel structuré » a finalement été mis au jour et une information judiciaire a été ouverte des chefs d’importation, acquisition, détention, transport, offre ou cession de stupéfiants, participation à une association de malfaiteurs, et blanchiment.
Arrestations à Orly et au Mans
Les interpellations ont eu lieu en deux temps. Les personnes transportant la cocaïne ont été interceptées après leur descente d’avion à Orly en octobre 2021, puis le 17 mars dernier. Le 18 mars, « près de 130 gendarmes ont été mobilisés pour démanteler un clan familial dans le secteur des Sablons », au Mans. Onze personnes ont été interpellées et plus de 20.000 euros en liquide ont été découverts à leur domicile. « Parmi ces personnes, figure un élu local de Saint-Laurent du Maroni, auquel ces mêmes faits sont reprochés », ajoute la procureure. Il s’agit d’un des adjoints au maire de la ville.
Huit personnes ont été mises en examen mardi, dont sept placées en détention provisoire, parmi lesquelles l’adjoint. « Tous les individus interpellés et mis en examen sont d’origine guyanaise ou surinamaise, et disposent de liens familiaux ou d’un domicile en Sarthe. Certains d’entre eux sont déjà connus de la justice pour avoir été impliqués dans des procédures pénales par le passé, notamment pour infractions à la législation sur les stupéfiants », précise le parquet.