ASSASSINATUn homme aux assises quatre ans après un meurtre devant un bar de Rennes

Rennes : Un homme aux assises quatre ans après le meurtre devant le bar El Cubanacan

ASSASSINATUn homme âgé de 26 ans avait été tué d’une balle dans le dos après une altercation survenue dans le bar latino du quartier Anatole France
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • Dans la nuit du 2 au 3 mars 2018, un homme d’origine antillaise âgé de 26 ans avait été tué d’une balle dans le dos.
  • Le drame s’était déroulé devant le bar latino El Cubanacan, dans le quartier Anatole France, à Rennes.
  • Le principal suspect sera jugé pour assassinat devant la cour d’assises d’Ille-et-Vilaine à partir de vendredi.

C’était il y a presque quatre ans. Dans la nuit du 2 au 3 mars 2018, un homme âgé de 26 ans était frappé d’un tir de carabine aux abords du bar El Cubanacan, à Rennes. Depuis, le bar latino du quartier Anatole France a fermé, plombé par le retentissement de cette affaire. L’auteur présumé du tir mortel avait reconnu les faits en garde à vue. Ce Guyanais de 33 ans avait été interpellé le surlendemain des faits au domicile de son ex compagne, avant d’être placé en détention provisoire. Ce vendredi, il quittera la cellule de la prison où il est incarcéré depuis quatre ans pour être jugé par la cour d’assises d’Ille-et-Vilaine pendant trois jours. La famille de la victime attend des réponses, afin de mieux comprendre ce qu’il s’est passé cette nuit-là.

Un motif futile

A compter de vendredi, Rodrigue Prince sera jugé pour « assassinat en récidive ». Au fil de l’enquête, les magistrats avaient retenu la thèse de l’assassinat, qui fait référence à un meurtre perpétré avec préméditation, ce que le mis en cause conteste. A l’origine du drame, des témoins évoquent une altercation survenue dans le bar El Cubanacan.

L’accusé avait simplement fait état de « moqueries » dont il avait fait l’objet. A peine sorti de l’établissement de nuit, le mis en cause avait marché jusqu’à sa voiture où il s’était saisi d’une carabine de chasse, avant de tirer dans le dos de la victime. Stéphane Phobère s’était effondré. L’autopsie était sans appel : la mort résultait d’une « plaie dans le dos causée par un projectile d’arme à feu ».

« Il voulait lui tirer dans les jambes »

La défense du mis en cause va tenter de faire entendre la voix de son client, déjà connu de la justice pour des faits de trafic de stupéfiants. Ce dernier assure qu’il n’a pas voulu tuer la victime. « Certains témoins disent que la victime a trébuché sur le trottoir en prenant la fuite. Il assure qu’il voulait lui tirer dans les jambes », justifiait son avocat Me Jean-Guillaume Le Mintier au moment de la reconstitution des faits. L’accusé avait expliqué qu’il avait été lui-même victime de tirs quelques jours avant la soirée dans le bar latino. Les trois jours de procès permettront peut-être de faire la lumière sur ce précédent.