CORRECTIONNELLEUn policier bisontin condamné pour des violences contre un « gilet jaune »

Besançon : Un policier condamné pour des violences contre un « gilet jaune »

CORRECTIONNELLELe policier a écopé de 1.000 d’amende avec sursis et 500 euros au titre du préjudice moral. Les faits de violences remontaient à une manifestation de « gilets jaunes » de mars dernier
T.G. avec AFP

T.G. avec AFP

L'essentiel

  • Un policier a été condamné par le tribunal correctionnel de Besançon. Il était poursuivi pour avoir frappé un « gilet jaune ».
  • Les faits avaient eu lieu le samedi 30 mars 2019 à Besançon.
  • « Je n’ai pas compris pourquoi j’avais reçu un coup de matraque », a souligné le jeune « gilet jaune » à l’audience

Tout pile 1.000 euros d’amende avec sursis et 500 euros au titre du préjudice moral. Voilà la peine qu’a prononcé vendredi le tribunal correctionnel de Besançon à l’encontre d’un policier. Il était poursuivi pour avoir donné un coup de matraque à un « gilet jaune » lors d’une manifestation dans la capitale du Doubs en 2019.

« Cette décision contribue enfin à reconnaître l’étendue des violences policières en France et pendant le mouvement des gilets jaunes », s’est félicité l’avocat du plaignant Me Arié Alimi. Le prévenu a, lui, été reconnu coupable de « violences volontaires avec arme par dépositaire de l’autorité publique », alors que le ministère public, qui avait initialement classé l’affaire sans suites, avait requis la relaxe.

Il ne s’agissait « certainement pas d’un acte de violence policière »

A l’audience, en janvier, son représentant, Julien Babe, avait soutenu que le policier était « intervenu pour faire face à un danger, avec un geste préventif quasi spontané de maintien de l’ordre », estimant qu’il ne s’agissait « certainement pas d’un acte de violence policière ».

Le plaignant, âgé de 22 ans, participait à une manifestation de « gilets jaunes », le samedi 30 mars 2019 à Besançon, quand la police était intervenue pour interpeller un individu suspecté d’avoir lancé des projectiles sur les forces de l’ordre. Un policier avait surgi de l’angle d’une rue et découvert son « binôme » faisant face au jeune homme, avec une grenade lacrymogène entre eux. Le policier avait alors donné un coup de « bâton de défense souple » à la victime, touchée à l’épaule et à l’arcade sourcilière. La scène, filmée par une journaliste des médias de Besançon Média 25 et Radio Bip, est devenue virale sur les réseaux sociaux.

« Riposte proportionnée »

« Je n’ai pas compris pourquoi j’avais reçu un coup de matraque », a souligné le jeune « gilet jaune » à l’audience. « J’ai agi en cas de nécessité dans le cadre de mon travail », a avancé pour sa part le prévenu, décrivant un contexte d’intervention extrêmement tendu.

« Il a donné un coup de bâton souple sur le bras [du plaignant] pour que cet individu, fort comme un roc et porteur d’un gilet jaune, ne se saisisse pas de la bombe lacrymogène », a assuré l’avocate du policier, Me Catherine Bresson, plaidant que « la riposte a été proportionnée ».