Lille : Un médecin poursuivi après le décès d’un détenu relaxé
PROCES•En 2016, un détenu réputé difficile de la maison d’arrêt de Sequedin décédait après une hémorragie digestive. Un médecin avait estimé trois jours plus tôt qu’il n’avait pas besoin d’être hospitaliséundefined avec AFP
L'essentiel
- En 2016, un détenu réputé difficile de la maison d’arrêt de Sequedin décédait après une hémorragie digestive.
- Trois jours avant, il avait vomi du sang et fait un malaise. Mais le médecin avait estimé qu’il n’y avait pas lieu d’extraire l’homme de sa cellule pour l’envoyer aux urgences, notamment à cause des difficultés liées à l’extraction du détenu.
- Condamné à un an de prison avec sursis à l’automne, il a été relaxé ce mercredi.
Changement d’avis. Le tribunal correctionnel de Lille a relaxé mercredi un médecin de la maison d’arrêt de Sequedin ( Nord), poursuivi pour « homicide involontaire » après le décès en février 2016 d’un détenu. Le parquet avait requis un an de prison avec sursis à l’encontre du docteur L. lors de l’audience à l’automne, mais le président Ludovic Duprey a déclaré mercredi « irrecevables » les plaintes des parties civiles. L’avocat de la famille du détenu, Me Emmanuel Riglaire, a annoncé son intention de faire appel.
Le 12 février 2016, un détenu réputé difficile de la maison d’arrêt décédait après une hémorragie digestive. Trois jours auparavant, le médecin de l’unité hospitalière du centre pénitentiaire, de permanence ce soir-là, avait estimé, après examen, qu’il n’y avait pas lieu d’extraire l’homme de sa cellule pour l’envoyer aux urgences, bien que celui-ci ait vomi du sang puis fait un malaise. En cause, notamment : les difficultés liées à l’extraction du détenu et au contexte de soins dans le milieu carcéral.
« L’erreur de diagnostic n’est pas une faute pénale »
Le docteur L. avait réexaminé la victime le jour de sa mort et constaté un rythme cardiaque ainsi qu’une tension élevée. Il les avait attribués à la grève de la faim du détenu, qui avait perdu 16 kg entre mai 2015 et février 2016. Les parties civiles reprochaient au médecin des a priori négatifs sur le détenu qui l’auraient conduit à une erreur de diagnostic et à se contenter d’un examen clinique superficiel.
« Il n’a peut-être pas vu clair, […] mais l’erreur de diagnostic n’est pas une faute pénale. Il faut une négligence caractérisée », avait plaidé son avocat Me Stefan Squillaci. Le médecin s’était pour sa part dit « sincèrement désolé de ne pas être parvenu à éviter ce drame ».