Strasbourg : Un père condamné à perpétuité pour avoir tué ses deux enfants
ASSISES•Aucune période de sûreté n’accompagne la peine prononcéeT.G. avec AFP
L'essentiel
- En 2019, les corps sans vie d’un garçon de 9 ans et d’une fille de 12 ans avaient été retrouvés dans un appartement d’un quartier de Strasbourg.
- A côté d’eux, leur père avait tenté de mettre fin à ses jours.
- Cet homme a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
Ce fait divers avait secoué Strasbourg en octobre 2019. Dans un appartement du quartier du Neuhof, deux corps d'enfants de 9 et 12 ans avaient été retrouvés une nuit. A côté d’eux, leur père, qui venait de tenter de mettre fin à ses jours, gisait.
Plus de deux ans plus tard, cet homme de 48 ans a été condamné, ce mercredi, par la cour d'assises du Bas-Rhin à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat de son petit garçon et de sa petite fille.
La peine prononcée sans période de sûreté à l’encontre de Ludovic Liebaert, un ancien infirmier qui était jugé depuis lundi, est conforme aux réquisitions de l’avocate générale, a indiqué Me Thomas Hellenbrand. L’avocat a estimé qu’il était encore « un peu tôt » pour savoir si son client, qui a réagi à l’énoncé du verdict avec « fatalisme », allait faire appel.
La mère avait prévenu
Le 11 octobre 2019, les corps avaient été retrouvés par les enquêteurs dans le studio loué secrètement à Strasbourg par l’infirmier, domicilié dans une commune de la banlieue strasbourgeoise. Quelques heures auparavant, la mère avait alerté la brigade de gendarmerie, inquiète de la disparition de ses enfants, avait expliqué à l’époque la procureure de la République de Strasbourg, Yolande Renzi.
La mère avait expliqué aux gendarmes être séparée de son conjoint depuis plus d’un an sans qu’une procédure judiciaire ait été initiée, et avoir mis en place une garde alternée, selon la magistrate. Le père avait ainsi laissé dans la boîte aux lettres de son ex une lettre dans laquelle il lui annonçait son projet de tuer leurs deux enfants et de se donner ensuite la mort.
La mère, qui devait récupérer ses enfants confiés à leur père, « avait constaté que personne, au domicile du père, ne lui répondait », avait indiqué Mme Renzi.
Devant les jurés de la Cour d’assises, Me Hellenbrand a expliqué avoir, en vain, plaidé « l’abolition ou l’altération du discernement » de son client : « Trois expertises étaient contradictoires et, au bénéfice du doute, j’estimais que la Cour (…) devait appliquer un principe de précaution et faire bénéficier l’accusé d’un doute sur sa responsabilité pénale », a-t-il expliqué. Mais « la dureté de certains faits l’emporte sur la raison qui aurait voulu que l’on m’écoute », a estimé Me Hellenbrand.