ENQUETELa collégienne blessée à Chambéry était-elle victime d’un « harcèlement » ?

Chambéry : La collégienne gravement blessée était victime d’un « harcèlement », selon son avocat

ENQUETELe parquet d’Albertville (Savoie) réfute jusque-là la thèse d’une « agression » subie par la jeune Anna-Chloé (11 ans), le 15 décembre dernier dans son collège de Chambéry
Jérémy Laugier

J.Lau. avec AFP

Deux versions continuent de diverger fortement depuis le grave accident subi par la jeune Anna-Chloé (11 ans), le 15 décembre dans son collège de Chambéry. Celle-ci a encore assuré avoir été victime d’une agression raciste, en étant poussée dans le dos, lundi lors de l’émission Touche pas à mon poste sur C8. Selon son avocat, Me Mourad Battikh, invité mardi également par TPMP, l’adolescente d’origine camerounaise a vécu « graduellement un harcèlement ».

L’avocat de l’établissement Pierre Perez a relativisé de son côté ce harcèlement présumé et maintenu que, lors de « l’accident du 15 décembre », tous les témoignages et éléments de l’enquête venaient corroborer qu’Anna-Chloé était tombée seule contre un banc. Me Mourad Battikh a évoqué mardi un précédent incident au sein du collège, le 29 novembre, durant lequel « elle a été molestée, on lui a entré la tête dans un casier en la traitant de "grosse baleine noire" ». Mais une élève témoin de la scène « n’a pas été auditionnée », affirme l’avocat, critiquant le parquet qui voudrait « démontrer une seule thèse, celle d’Anna-Chloé tombant d’elle-même sur un banc ».

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« Une équipe enseignante au bord de la rupture »

« C’est tout à fait possible qu’il y ait eu quelques mots entre enfants de 11 ans. Mais rien n’est remonté à la direction », a pour sa part indiqué Pierre Perez. Le parquet d’Albertville, que celui-ci a cité, a réaffirmé mardi que les déclarations de l’élève et de sa mère « sont contredites par tous les éléments recueillis à ce jour dans le cadre de l’enquête, et en particulier les nombreux témoignages recueillis auprès des enseignants et des élèves qui ont pu assister à la scène ».

« Aucun ne corrobore la version d’une agression », insiste le parquet. Selon un surveillant, témoin, Anna-Chloé courait pour rejoindre ses camarades déjà rentrés en classe, tandis qu’un de ses lacets était dénoué. Le mois dernier, l’affaire a enflammé les réseaux sociaux et le directeur du collège, qui a reçu des « menaces de mort », est « sous protection policière », selon son avocat, qui évoque également « une équipe enseignante au bord de la rupture ».