Le militaire de 22 ans, suspecté d’avoir tué près de Saumur à coups de couteau sa compagne, a été mis en examen et placé en détention provisoire, a indiqué le parquet d’Angers ce lundi. « Il a été mis en examen pour meurtre aggravé par concubin et violences aggravées et placé en détention provisoire », a précisé le procureur de la République d’ Angers, Éric Bouillard.

Le corps de la victime, âgée de 27 ans, a été retrouvé samedi, tôt dans la matinée, à Bellevigne-les-Châteaux (Maine-et-Loire), près de Saumur, sur le palier d’un petit immeuble. La jeune femme était elle aussi militaire, au 2e régiment de Dragons de Fontevraud. Ils habitaient chez le frère de son compagnon depuis plusieurs jours.

Déjà trois procédures judiciaires

Sans casier judiciaire jusqu’à présent, le jeune homme est sous le coup de trois procédures judiciaires distinctes pour des violences contre sa compagne et contre son frère, intervenues au cours de l’année 2021. Il doit comparaître en correctionnelle à Lorient, au Mans et à Saumur en janvier, mars et juin 2022 dans le cadre de ces affaires.

Ces violences lui ont valu un placement sous contrôle judiciaire lui interdisant d’entrer en contact avec la victime, qui n’a pas été respecté. « La victime elle-même reprenait contact avec l’auteur. Ils avaient repris de fait leur vie commune », a indiqué Éric Bouillard. Le suspect et la victime avaient entamé une relation amoureuse neuf mois avant les faits. Le frère du suspect était lui aussi militaire, au sein du 2e régiment de Dragons de Fontevraud, le même que celui de la victime.

« Les faits ont été reconnus sans aucune difficulté »

Dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, le suspect est devenu agressif et violent avec son frère ainsi qu’avec la victime. Pendant que son frère quittait le domicile et prévenait les gendarmes, le suspect a donné plusieurs coups de couteau à sa compagne sur le palier de l’appartement. Il a été interpellé à quelques centaines de mètres de la scène de crime.

« Les faits ont été reconnus sans aucune difficulté », a déclaré Olivier Rolland, avocat du mis en cause. Selon lui, la scène s’est déroulée au cours d’une « soirée très très alcoolisée » sur fond « de problèmes familiaux et de jalousie ». Tahitien d’origine, militaire depuis 2018 et actuellement rattaché au 2e régiment d’infanterie de marine (RIMA) du Mans, le suspect était « très marqué par son séjour au Mali » dans le cadre de l’opération Barkhane, selon son avocat, qui a fait état d’un « changement d’attitude » depuis son retour d’opération extérieure.