Cambriolage mortel à Servian : Trente ans de prison requis contre le propriétaire du jardin de Saint-Adrien
PROCES•Daniel Malgouyres est accusé d’avoir organisé son propre cambriolage et tué l’un des malfaiteurs à Servian, le 5 octobre 2017. Il est jugé par la cour d’assises de l’Hérault jusqu'à vendrediJérôme Diesnis
L'essentiel
- Daniel Malgouyres est jugé jusqu’à vendredi à la cour d’assises de l’Hérault.
- Le propriétaire du jardin de Saint-Adrien à Servian, couronné Jardin préféré des Français en 2013, est accusé d’avoir organisé son propre cambriolage et tué l’un des malfaiteurs à Servian, le 5 octobre 2017, sur fond de divorce avec son épouse.
- L’avocat général a requis trente de prison mercredi contre Daniel Malgouyres, à qui il reproche trois crimes : meurtre, tentative de meurtre et séquestration sur sa propre femme.
Trente ans de prison ont été requis, ce mercredi, aux assises de l’Hérault, contre Daniel Malgouyres. L’homme est accusé d’avoir organisé son propre cambriolage et tué l’un des malfaiteurs à Servian, le 5 octobre 2017, sur fond de divorce avec son épouse.
Ce soir-là, deux hommes s’étaient introduits au domicile du couple. L’un des deux avait été abattu par Daniel Malgouyres, alors que ce dernier se trouvait à l’étage, seul, avec le cambrioleur. L’autre s’était enfui, avant d’être rapidement retrouvé après la découverte d’une cagoule portant son ADN. Il avait expliqué aux enquêteurs avoir été payé par le propriétaire pour réaliser ce cambriolage, afin de faire peur à sa femme, fragilisée par un grave accident quelques mois plus tôt. Mais aussi afin de récupérer 100.000 euros cachés dans un coffre-fort, dont elle seule connaissait le code.
« A la limite de l’assassinat »
« On lui reproche trois crimes graves : meurtre, tentative de meurtre et séquestration sur sa propre femme, a déclaré, à la fin de son réquisitoire de deux heures, l’avocat général, Georges Gutierrez. Je demande trente ans. » En tuant d’un coup de fusil l’un des deux cambrioleurs, le propriétaire du jardin de Saint-Adrien, couronné Jardin préféré des Français en 2013, n’était pas en état de légitime défense mais « à la limite de l’assassinat », a-t-il estimé.
Soulignant les « mensonges » de Daniel Malgouyres, qui nie les faits qui lui sont reprochés, l’avocat général a martelé sa conviction que l’accusé principal, âgé de 72 ans, était le commanditaire d’un faux cambriolage.
Le scénario a « grippé »
Son mobile était de « garder son domaine », « de faire fuir son épouse, Françoise », avec qui ça n’allait plus depuis longtemps, et de « vivre sa vie avec quelqu’un d’autre », a poursuivi l’avocat général. Mais le scénario a « grippé » quand Françoise Malgouyres a refusé de dévoiler la combinaison de son coffre-fort.
L’avocat général a par ailleurs réclamé une peine de dix-huit ans contre le deuxième cambrioleur, Richard Bruno, 57 ans. La même peine de dix-huit années de prison a été requise contre Richard Llop, 56 ans, un ami du couple qui s’était occupé de recruter les malfaiteurs. Le procès se tient jusqu’à vendredi, devant les assises de l’Hérault.