JUSTICEPrison requise contre un bûcheron espagnol qui avait pillé des forêts

Ariège : Deux ans de prison requis contre un bûcheron espagnol qui avait volé plus de 400 arbres

JUSTICEEntre novembre et février 2020, une entreprise espagnole d’exploitation forestière avait défiguré des lopins privés en Ariège en tronçonnant des centaines d’arbres
Béatrice Colin

B.C. avec AFP

Ils arrivaient sur un terrain privé, ratiboisaient tous les sapins en toute illégalité, avant de repartir en laissant un terrain saccagé. Entre novembre 2020 et février 2020, plus de 400 arbres ont ainsi été pillés par une entreprise espagnole sur la commune de Perles-et-Castelet, en Ariège, et transportés de l’autre côté de la frontière.

Mardi, un exploitant forestier espagnol, Manuel Bautista, était jugé par le tribunal correctionnel de Foix pour avoir coupé ainsi illégalement une centaine de chênes centenaires et plus de 300 sapins ou épicéas, au préjudice de 21 propriétaires qui ont porté plainte. A l’audience, le procureur a dénoncé « un pillage des forêts d’Ariège. Un chêne centenaire, sur la vie d’un homme, cela ne se remplace pas ». Précisant que le patron de la société Explotacions Forestals Bautista installée à Lérida était bien « pénalement responsable des actes commis par ses préposés ou ses sous-traitants ».

Délibéré le 15 février

S’il a reconnu « des erreurs », Manuel Bautista a en effet voulu faire porter une partie de la responsabilité du désastre sur ses sous-traitants ou ses employés qui, selon lui, auraient mal compris ses consignes. Certains bûcherons avaient même été plus qu’agressifs avec les propriétaires qui avaient tenté de les stopper. Son avocat a demandé la relaxe, plaidant sa bonne foi.

Le procureur a requis, lui, contre le chef d’entreprise 24 mois d’emprisonnement, dont 12 avec sursis, l’interdiction de toute activité forestière en France et l’indemnisation des victimes. Mais aussi 25.000 euros d’amendes à son encontre et 200.000 pour son entreprise.

L’exploitant forestier, qui travaille depuis 2009 en France, avait été placé sous contrôle judiciaire en août dernier, avec l’interdiction d’exercer à nouveau sa profession en France. L’enquête avait permis de remonter jusqu’à son entreprise grâce au système de géolocalisation de l’un de ses camions.

Le jugement a été mis en délibéré au 15 février.