Lyon : Une mère de famille jugée pour avoir assassiné ses deux fillettes
PROCES•Les corps des deux petites filles avaient été retrouvés en juin 2018 dans l’appartement familial, à la caserne de gendarmerie de LimonestC.G. avec AFP
L'essentiel
- A partir de ce mardi, les jurés de la cour d’assises du Rhône jugeront une mère de famille soupçonnée de double infanticide.
- Les corps sans vie de ses deux petites filles, âgées de 3 et 5 ans, avaient été découverts en juin 2018 à la caserne de Limonest, où la famille résidait.
- Les expertises ont conclu à une mort par asphyxie mais l’accusée a toujours clamé son innocence.
Les corps des deux fillettes avaient été retrouvés le 10 juin 2018 dans l’un des appartements de la caserne de Limonest, près de Lyon. Mortes, étouffées. Trois ans et demi plus tard, leur mère de 41 ans sera jugée à partir de ce mardi devant les assises du Rhône pour « assassinat ». Cette femme de gendarme, n’ayant aucun antécédent judiciaire, est soupçonnée de les avoir tuées, ce qu’elle a toujours nié. Les petites victimes étaient âgées de 3 et 5 ans à l’époque.
C’est le père des enfants, sous-officier au sein de la brigade territoriale, qui avait fait la macabre découverte alors qu’il rentrait d’un week-end sportif. Les petites filles étaient chacune dans leur lit.
La thèse de l’empoisonnement écartée
Les autopsies n’avaient pas permis de déterminer les causes de la mort des deux enfants. Des premières sources avaient évoqué l’éventualité d’un empoisonnement par leur mère, en cours de séparation avec son mari. Mais les expertises médico-légales, menées par la suite, avaient conclu à un décès par une « asphyxie mécanique » et un « syndrome asphyxique ». En deux temps : la nuit pour la première victime et le lendemain après-midi pour la seconde. Au cours de ce week-end, ni le frère de l’accusée, ni sa belle-sœur, n’avaient rien noté de particulier en rendant visite à la mère de famille.
Concernant les circonstances de ce double infanticide, qui avait suscité une vive émotion dans la commune et dans les rangs de la gendarmerie, des zones d’ombre demeurent qui risquent de provoquer de vives tensions au cours des débats.
« La cause exacte des décès n’est pas établie avec certitude »
« La mère a été immédiatement décrite comme bipolaire, et même alcoolique, or tout cela a été complètement écarté par les expertises psychiatriques et scientifiques », soulignent les avocats de la défense, Me Alexandre Plantevin et Me Javotte de Brem, qui contestent le portrait accablant d’une mère infanticide.
Pour eux, « la cause exacte des décès n’est pas établie avec certitude. Toutes les pistes n’ont pas été sérieusement explorées », estiment-ils, en évoquant le fait que les deux fillettes étaient malades et avaient consulté un médecin peu de temps avant les faits.
Le procès devrait explorer aussi le climat familial d’alors pour tenter d’éclaircir ce qui a pu se nouer autour des enfants : une mauvaise entente du couple principalement dont les raisons invoquées sont divergentes de chaque côté de la barre.
La mère de famille, qui n’a aucun antécédent judiciaire, comparaîtra détenue. Le verdict est attendu vendredi.