Haute-Garonne : Le gendarme disait avoir été agressé par un homme, il est soupçonné d'avoir tout inventé
DELIT IMAGINAIRE•Après le placement en garde à vue de ce gendarme, qui avait indiqué avoir été agressé jeudi dans la nuit à Villefranche-de-Lauragais, le parquet de Toulouse le poursuit pour « dénonciation d’un délit imaginaire »B.C.
L'essentiel
- Jeudi soir, un gendarme tire à deux reprises dans l’enceinte de la caserne de Villefranche-de-Lauragais, indiquant qu’il a fait des tirs de sommation après avoir été agressé par un homme armé d’un couteau.
- Placé en garde à vue mercredi, ce militaire de 54 ans, fragilisé psychologiquement, est soupçonné d'avoir inventé son agression.
- Le parquet de Toulouse a décidé de le poursuivre pour « délit imaginaire » et a demandé son contrôle judiciaire.
Jeudi dernier, peu après 23 heures, deux coups de feu retentissent au sein de la caserne de gendarmerie de Villefranche-de-Lauragais, au sud-est de Toulouse. Un militaire de 54 ans, portant des traces au visage, affirme alors avoir été agressé par un homme armé d’un couteau et, pour se défendre, a dû faire des tirs de sommation avec son arme de service. Une agression qui crée un certain émoi et fait l’objet d’une ouverture d’enquête pour tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique.
Après plusieurs jours d’investigations de la section de recherches de la gendarmerie de Toulouse, qui a suivi toutes les pistes, les enquêteurs ont réuni « un ensemble d’éléments matériels permettant de mettre sérieusement en doute les déclarations de la victime », indique le parquet de Toulouse dans un communiqué. Que ce soit à travers les constatations effectuées sur les lieux, les déclarations ou blessures de la victime, ont suscité le doute.
Fragilités psychologiques
Après des analyses biologiques et psychiatriques complémentaires, le gendarme a été interrogé mercredi matin dans le cadre d’une garde à vue. « Ces derniers actes d’enquête, qui semblent établir que la supposée victime a inventé une agression qui n’a jamais eu lieu, conduisent le parquet à exercer des poursuites pour dénonciation d’un délit imaginaire et dégradation de biens publics. Ces délits sont punis respectivement de peines de 6 mois et 5 ans d’emprisonnement ainsi que de 7.500 et 75.000 euros d’amende », poursuit Samuel Vuelta-Simon, le procureur de la République de Toulouse, dans un communiqué.
La fragilité psychologique de ce militaire pourrait expliquer son geste. Ce dernier a été déféré au parquet ce jeudi matin, lequel ayant demandé son placement sous contrôle judiciaire « comportant interdiction d’exercer sa profession et de détenir ou porter une arme dans l’attente de sa comparution future devant le tribunal ».