Pau : Une institutrice d’une école privée mise en examen pour viols et agressions sexuelles sur des enfants
ENQUETE•L’enseignante qui a exercé comme directrice de la maternelle et de la primaire à l’école privée Saint-Joseph à Jurançon pendant plus d’un an, est soupçonnée d'agressions sexuelles sur des enfants de 4 ansM.B.
L'essentiel
- La procureure de la République de Pau confirme ce jeudi avoir ouvert « une information judiciaire le 22 avril des chefs de viols et agressions sexuelles sur mineurs de quinze ans. »
- La magistrate précise toutefois que « d’importantes incohérences subsistent » dans les différents témoignages recueillis dans le cadre de l’enquête judiciaire et évoque un « dossier fragile ».
- L’enseignante nie les faits qui lui sont reprochés, et se trouve en arrêt maladie depuis sa première audition en avril dernier.
Une institutrice d’une cinquantaine d’années de l’école privée catholique Saint-Joseph à Jurançon, près de Pau (Pyrénées-Atlantiques), a été mise en examen pour viols et agressions sexuelles sur des enfants de 2 et 4 ans, révèle ce jeudi France Bleu Béarn Bigorre. Cette enseignante avait exercé dans l’établissement en tant que directrice de la maternelle et de l’école primaire, entre le 1er septembre 2020 et avril 2021, date depuis laquelle elle n’est plus en poste.
Une enquête avait été ouverte en avril après sept plaintes de parents d’élèves. Outre des violences physiques et brimades, au moins deux plaintes dénoncent des abus sexuels suite aux révélations de garçons âgés de 4 ans. Le parquet de Pau met toutefois en avant la « fragilité du dossier », à ce stade de l'enquête.
« Importantes incohérences »
La procureure de la République de Pau Cécile Gensac a confirmé ce jeudi dans un communiqué avoir ouvert « une information judiciaire le 22 avril des chefs de viols et agressions sexuelles sur mineurs de quinze ans. » L’objectif de l’instruction « est d’objectiver les dénonciations faites par de très jeunes enfants tandis que la chronologie des faits n’a pas permis de mettre en œuvre toutes les préconisations du protocole d’auditions à questions ouvertes, et que d’importantes incohérences subsistent. »
Le magistrat instructeur avait, dans un premier temps, placé la mise en cause sous le statut de témoin assisté, statut qui permet l’accès au dossier sans permettre de mesure de restriction de liberté.
« La fragilité du dossier impose de rappeler que la mise en examen bénéficie de la présomption d’innocence »
« Récemment, un juge d’instruction nouvellement affecté procédait à une nouvelle audition et décidait du changement de statut de la mise en cause qui était alors mise en examen, précise la procureure de la République. Pour autant, aucune mesure restrictive de liberté n’était ordonnée par ce magistrat, et notamment aucune interdiction d’exercice de la profession. »
L’enseignante nie les faits qui lui sont reprochés, et se trouve en arrêt maladie depuis sa première audition en avril dernier. Les investigations se poursuivent sur commission rogatoire. « La fragilité du dossier, attestée par le défaut de mesures coercitives, impose de rappeler que la mise en examen bénéficie de la présomption d’innocence », indique encore la procureure de la République.
En parallèle, les auditions conduites par le sûreté départementale ont mis en lumière une ambiance délétère au sein de l'établissement nourrie par les relations conflictuelles entre l'enseignante et une partie de l'équipe pédagogique.